Introduction
Les tyrans sont des individus qui utilisent la peur, l’intimidation et le contrôle pour dominer les autres. Je me consacrerais notamment à développer cette notion de peur. Que les individus soient présents dans les familles, les lieux de travail ou dans des contextes politiques, leur comportement cause des dommages psychologiques et sociaux considérables. Je mettrai en avant ces dommages afin que vous compreniez mieux leur impact.
En tant que Docteur en Psychologie, je peux faire en sorte de clarifier mes propos afin de comprendre les mécanismes psychologiques sous-jacents à la tyrannie, particulièrement à la peur, d’identifier les signes de cette domination abusive, et de fournir des outils pour aider les victimes à se libérer de leur emprise.
Qu’est-ce qu’un Tyran ?
Un tyran est une personne qui impose sa volonté par la force, la peur et la coercition. Contrairement à d’autres formes d’autorité, la tyrannie se caractérise par un abus de pouvoir systématique, où l’objectif principal est de subjuguer et de contrôler autrui. Les tyrans peuvent être présents dans divers contextes : au sein des familles, dans les relations de couple, sur les lieux de travail, ou encore à l’échelle nationale en tant que dirigeants politiques.
Malheureusement, mon métier m’a valu de rencontrer des enfants au prise avec des parents tyranniques, qui n’ont d’autres objectifs que de faire plier leurs progénitures soit par la menace soit par le chantage, provoquant ainsi la peur.
J’insiste sur cette notion de peur, parce qu’elle est primordiale actuellement. Avant toute autre considération, développons cette notion.
La peur.
Selon le dictionnaire de psychologie, sous la direction de R. Doron et de F. Parot, la peur est une « émotion déclenchée par une stimulation ayant valeur de danger pour l’organisme. Elle se manifeste, chez l’animal et chez l’homme, par des réactions observables diverses selon les espèces et selon l’intensité de l’émotion : pilo-érection, abaissement des sourcils et des paupières, tremblements, etc., dont la fonction peut être recherchée dans un retrait par rapport au stimulus dangereux ou/et dans la réduction des stimulus signalant le sujet en danger à son prédateur.
Ces deux fonctions, en apparence contradictoires, se trouvent illustrées par les conduites opposées associées à la peur, tantôt de fuite, tantôt d’immobilité, cette dernière pouvant revêtir une valeur adaptative comparable à la première, notamment chez les espèces animales faisant appel au mimétisme et au camouflage.
En l’absence de techniques aussi spécialisées d’échappement au danger, les mammifères et particulièrement l’homme présenteront les deux formes de réaction selon l’histoire individuelle et selon le contexte situationnel : on distingue donc la peur où l’organisme fait activement face à la menace de perte de contrôle.
Dans le premier cas, les corrélats physiologiques et neuroendocriniens mettraient en cause l’activation du système sympathique et médullo-surrénalien (augmentation de la production d’adrénaline et de noradrénaline, niveau de cortisone inchangé) : dans le second, l’activation du système hypo-physo-cortico-surrénalien (augmentation de la production d’adrénaline et de noradrénaline, niveau de l’ACTH (adrénocorticotropine) et de la corticostérone : niveau inchangé de catécholamines).
De manière plus générale, la peur s’accompagne d’une modification de la conductivité électrique cutanée, de la tension musculaire, du rythme cardiaque, du rythme respiratoire, de l’activité gastro-intestinale. Ces modifications peuvent prendre les deux directions, de l’augmentation ou de la diminution, selon l’intensité de l’émotion, et, éventuellement, les caractéristiques individuelles.
La peur peut être provoquée par des déclencheurs innés (…) ou encore, à la faveur d’un apprentissage associatif, par des stimulus conditionnés.
(…) la peur prend des formes pathologiques lorsque l’immobilité résignée prend le pas sur les conduites actives pourtant possibles (résignation acquise, learned helplessness), lorsque l’émotion se généralise exagérément à des stimulus anodins (phobie) ou lorsqu’elle s’installe dans le temps bien au-delà du moment où l’organisme est effectivement exposé au danger, soit par anticipation, soit par persistance de l’état émotionnel (anxiété, angoisse). »
G.Nardone, dans Dépasser les limites de la peur. Comprendre la peur pathologique pour mieux la surmonter, il est écrit : « Il est important d’insister sur le fait que, en ce qui concerne la formation d’une pathologie phobique, la recherche empirique et expérimentale démontre clairement que, si une personne entraînée par sa peur commence à éviter les situations considérées menaçantes et demande systématiquement de l’aide, en l’espace de quelques mois, une véritable pathologie phobique se sera formée.
En d’autres termes, le sujet construit la réalité qu’il subit ensuite. Chacun de nous peut se construire un tel piège, y pénétrer et ne plus être capable d’en sortir seul. (…) la recherche et la praxis clinique nous offrent une nouvelle variante, caractéristique des personnes affectées des fameux troubles obsessionnels compulsifs.
Il s’agit de personnes qui, sur la base d’une phobie, commencent à mettre au point des rituels protecteurs ou propitiatoires, destinés à combattre la phobie ou à faire en sorte qu’elle ne se présente pas. (…) L’(…) exemple, (…) implique des personnes qui, parce qu’elle doutent d’avoir bien fait quelque chose, contrôlent et contrôlent encore leurs tâches et actions, jusqu’à ce que leur vie devienne une chaîne sempiternelle de répétitions, de contrôles et de rituels »
J’ai reçu plusieurs personnes, victimes de ces phobies et de ces compulsions après l’épisode de confinement en 2020.
Les Caractéristiques Psychologiques des Tyrans.
Les tyrans présentent souvent des traits de personnalité spécifiques qui les prédisposent à un comportement dominateur et destructeur :
- Besoin Excessif de Contrôle : Les tyrans ressentent un besoin insatiable de tout contrôler. Ils ne supportent pas l’idée de perdre le pouvoir ou d’être remis en question.
- Manque d’Empathie : Comme les manipulateurs pervers, les tyrans manquent cruellement d’empathie. Ils sont indifférents à la souffrance des autres et se préoccupent uniquement de leurs propres intérêts.
- Intolérance à la Frustration : Ils réagissent souvent de manière disproportionnée face à la moindre opposition ou frustration, utilisant la colère ou la violence pour réaffirmer leur domination.
- Narcissisme : De nombreux tyrans possèdent des traits narcissiques. Ils ont une vision grandiose d’eux-mêmes, se considèrent comme supérieurs aux autres, et exigent une admiration inconditionnelle.
- Paranoïa : Certains tyrans développent une méfiance extrême envers ceux qui les entourent, suspectant constamment les autres de comploter contre eux. Cette paranoïa les pousse à des comportements de plus en plus oppressifs.
Les Conséquences Psychologiques de la Tyrannie.
La tyrannie, qu’elle soit familiale, professionnelle ou politique, entraîne des conséquences graves pour les victimes et la société dans son ensemble :
- Anxiété et Dépression : Vivre sous la domination d’un tyran peut engendrer un stress chronique, une anxiété constante et une dépression sévère chez les victimes. La peur et l’incertitude deviennent des compagnons quotidiens. Ne parlons pas des angoisses de plus en plus intenses et qui obligent à l’immobilité. Le cerveau se brouillent d’émotions négatives parce qu’incapable de reprendre le contrôle sur la situation. C’est bien ce sentiment d’impuissance qui règne et qui oblige la personne à s’arrêter. Je peux vous accompagner dans une recherche d’équilibre interne (lien réservez votre séance).
- Érosion de l’Estime de Soi : Les victimes de tyrans perdent souvent confiance en elles. Les critiques constantes, les humiliations et la dévalorisation systématique érodent leur estime de soi. Nous savons pourtant que l’estime de soi est la base de toute confiance en soi. Plus nous sommes diminués plus nous nous sentons nuls et donc impuissants. Ce qui engage énormément d’énergie pour se mobiliser, parce que cette énergie est systématiquement engagée contre une force interne négative. Je veux me prouver que je peux faire quelque chose de ma vie, ou je veux prouver à mes parents que je peux réussir sans eux… par exemple. Nous pouvons en parler et faire en sorte que vous retrouviez une estime de soi positive (lien psychologie sociale).
- Isolement Social : Les tyrans cherchent souvent à isoler leurs victimes, les coupant de leur réseau de soutien. Cela les rend plus vulnérables et dépendantes du tyran. Ceci se fait de façon insidieuse, petit à petit…
- Syndrome de Stockholm : Dans certains cas, les victimes peuvent développer un attachement paradoxal à leur tyran, un phénomène connu sous le nom de syndrome de Stockholm. Cet attachement est une réponse psychologique complexe où la victime, pour survivre, se met à éprouver des sentiments positifs envers son oppresseur. C’est le cas des enfants vis-à-vis de leurs parents… J’entends souvent dire : « Ce sont mes parents » quand je demande à des personnes si elles aiment leurs parents « oppresseurs ». Certains enfants se sentent même redevables de l’éducation qu’ils ont pu recevoir, avec ce sentiment permanent de culpabilité qui les pousse à s’asservir.
- Troubles de Stress Post-Traumatique (SSPT) : Les victimes de tyrannie peuvent également développer des symptômes de SSPT, tels que des flashbacks, une hypervigilance et des cauchemars, en raison du traumatisme subi.
Ce symptôme est peu entendu par la société. J’entends souvent dire : « Nous sommes des parents, nous ne voulons que leur bien, nous n’avions pas de mode d’emploi, nous avons fait ce que nous pouvions », sans reconnaître les dégâts psychologiques imprimés par leurs actes, leur influence.
A l’âge adulte, des personnes confondent affection-destruction, amour-violence… J’entends aussi dire : « Qui aime bien châtie bien ! » ou « Les disputes ou les conflits sont normaux quand on aime quelqu’un… »
Il est impossible de prendre cette conséquence à la légère… Si vous souffrez d’une domination parentale extrême, d’une affection nocive envers un membre de votre famille, ou une personne que vous considérez comme votre ami, un coach ou un dirigeant sportif, un employeur, un patron… je suis là pour vous aider à la dépasser (lien réservez votre séance).
Dans le cadre du sport, cette domination se fait sous forme de violences sexuelles. En cela, je vous propose de lire l’enquête de Greg Décamps, Sabine Afflelou, Anne Jolly, Nadia Dominguez, Olivier Cosnefroy, Franck Eisenberg intitulée Etude des violences sexuelles dans le sport en France : contextes de survenue et incidences psychologiques.
https://gregdecamps.com/wp-content/uploads/2020/04/Rapport-Violences-sexuelles-Sport-2009.pdf
Comment Reconnaître et Se Protéger d’un Tyran ?
Il est essentiel d’identifier rapidement les comportements tyranniques et de prendre des mesures pour se protéger :
1.Reconnaître les Signes de Tyrannie : Soyez attentif aux comportements autoritaires, à l’intimidation, à la manipulation émotionnelle, et à toute tentative de contrôle excessive. Si vous sentez que vos opinions sont constamment invalidées ou que vous vivez dans la peur, il est probable que vous soyez face à un tyran.
J’ai connu une personne souvent rabaissée par son père… Toutes les occasions étaient utilisées pour le remettre en question… le faire douter de ses capacités… et ainsi le rendre dépendant émotionnellement et sentimentalement de ce bourreau.
Je vous propose de regarder le témoignage de Thierry Beccaro, animateur et acteur français.
https://www.youtube.com/watch?v=dJRpIqvIZhg
- Établir des Limites : Il est crucial de poser des limites claires et fermes avec un tyran. Apprenez à dire non et à défendre vos droits sans vous laisser intimider. Les limites concernent votre protection, la préservation du respect de soi. Une estime de soi et une confiance en soi consolidée sont les meilleures « armes » pour vous protéger et trouver à vous orienter vers des personnes gentilles et sans recherche de contrôle ou de maitrise sur les autres.
- Chercher du Soutien : N’affrontez pas un tyran seul. Entourez-vous de personnes de confiance qui peuvent vous soutenir, que ce soit des amis, de la famille ou des collègues. Si nécessaire, faites appel à un professionnel de la santé mentale pour vous aider à naviguer dans la situation.
(lien psychologie sociale).
- Documenter les Abus : Dans des contextes tels que le lieu de travail, il peut être utile de documenter les comportements abusifs du tyran. Garder des preuves peut être essentiel si vous devez engager des actions légales ou formelles.
- Fuir ou Dénoncer : Lorsque cela est possible et en toute sécurité, envisagez de vous éloigner du tyran. Dans des contextes plus graves, comme celui d’un tyran politique, il peut être nécessaire de s’organiser avec d’autres pour dénoncer et résister à l’oppression.
Conclusion
Les tyrans, par leur nature oppressive, causent des ravages dans la vie de leurs victimes et dans la société. Comprendre les mécanismes psychologiques qui sous-tendent la tyrannie est essentiel pour développer des stratégies de protection efficaces. En tant que docteur en psychologie, nous avons la responsabilité de sensibiliser le public, de soutenir les victimes et de promouvoir des environnements où la dignité humaine est respectée.
Mots-clés : tyrannie, tyran, comportement autoritaire, protection des victimes, intimidation, narcissisme, conséquences psychologiques, soutien psychologique.
@copyright : J’autorise la citation de mes textes sous réserve que la source soit citée et mise en lien.