L’anxiété chez les athlètes de haut niveau: une émotion à gérer.

D’après le dictionnaire de psychologie, écrit sous la direction de Roland Doron et Françoise Parot, l’anxiété est une « émotion engendrée par l’anticipation d’un danger diffus, difficile à prévoir et à contrôler. Elle se transforme en peur face à un danger bien identifié. L’anxiété est accompagnée de modification physiologiques et hormonales caractéristiques des états d’activation élevée et elle est souvent associée au comportement de conservation-retrait ou à des conduites d’évitement.
Temps de lecture : 7 minutes

L’anxiété ?

D’après le dictionnaire de psychologie, écrit sous la direction de Roland Doron et Françoise Parot, l’anxiété est une « émotion engendrée par l’anticipation d’un danger diffus, difficile à prévoir et à contrôler. Elle se transforme en peur face à un danger bien identifié.

L’anxiété est accompagnée de modification physiologiques et hormonales caractéristiques des états d’activation élevée et elle est souvent associée au comportement de conservation-retrait ou à des conduites d’évitement.

Les troubles anxieux ?

L'anxiété.

D’après ce même dictionnaire, les troubles anxieux comprennent les phobies, les crises d’angoisse ou attaques de panique, l’anxiété généralisée, des manifestations obsessionnelles et compulsives et l’anxiété post-traumatique. A l’exception des crises d’angoisse, les médicaments de choix des manifestations symptomatiques de l’anxiété pathologique sont les benzodiazépines ou tranquillisants mineurs.

La mise en évidence de sites de liaison ou de récepteurs dans le cerveau pour ces médicaments a fait rechercher l’existence possible de molécules présentes normalement dans l’organisme et capable de se lier aux récepteurs des benzodiazépines pour mimer leur action ou s’y opposer, mais cette quête est restée sans succès.

Pour certains neurobiologistes, l’anxiété serait due à l’activation des neurones noradrénergiques issus du noyau du tronc cérébral, le locus coeruleus ; pour d’autres la sérotonine cérébrale serait en cause. Ces recherches s’effectuent selon une perspective neurochimique et neurobiologique. »

L’anxiété est une émotion courante chez les sportifs de haut niveau. Elle peut se manifester de différentes manières, notamment par :

  • Des symptômes physiques : tels que la transpiration, les tremblements, la tachycardie, la respiration sifflante, les troubles digestifs, les tensions musculaires, etc.
  • Des symptômes psychologiques : tels que des pensées négatives, des doutes, une peur de l’échec, une difficulté à se concentrer, une sensation d’être submergé, des insomnies, etc.
  • Des symptômes comportementaux : tels que l’évitement de certaines situations, l’agitation, l’irritabilité, l’agressivité, etc.

L’anxiété peut avoir des conséquences importantes sur les performances sportives.

Elle peut :

  • Diminuer la concentration et la coordination
  • Perturber le sommeil et la récupération
  • Augmenter le risque de blessures
  • Réduire la confiance en soi et la motivation
  • Mener à l’abandon en cas de pression excessive

Les causes de l’anxiété chez les sportifs de haut niveau sont multiples :

  • La pression pour performer : Les athlètes de haut niveau sont soumis à une pression constante pour réussir et répondre aux attentes des entraîneurs, des sponsors, des médias et du public.
  • La peur de l’échec : La peur de ne pas être à la hauteur, de décevoir les autres ou de perdre sa place dans l’équipe peut être une source importante d’anxiété.
  • Le perfectionnisme : Le désir de tout faire parfaitement et de ne jamais commettre d’erreurs peut également contribuer à l’anxiété.

Je vous propose de consulter mon article intitulé : Gérer la peur de l’échec et le perfectionnisme chez les athlètes de haut-niveau.

Le Perfectionnisme : antécédent de l’anxiété.

L'anxiété.

Aussi, je prends pour référence certains chercheurs tels que Frost et Marten, Frost et Henderson, Hewitt, Mittelstardt et Wollert…

Frost et Marten ont montré que des lycéens perfectionnistes manifestent plus d’affects négatifs que les lycéens « non-perfectionnistes » avant et pendant un devoir écrit faisant l’objet d’une évaluation. Après avoir achevé leur devoir, les lycéens perfectionnistes pensent avoir mieux réussi que les autres. Cependant, leurs devoirs semblent significativement être de moins bonnes qualités que les autres (dits non perfectionnistes).

Frost et Henderson ont trouvé une association entre le perfectionnisme et des réactions parasites ou négatives chez des athlètes féminines comme une forte anxiété, une faible confiance en soi associés à la compétition ainsi que des réactions négatives face à des fautes commises durant la rencontre sportive. Les athlètes ont des pensées négatives pendant 24 heures avant la compétition, générant du stress.

L’étude de Hewitt, Mittelstardt, et Wollert démontre dans un même profil que celle de Frost et Henderson, que le niveau de perfectionnisme prédit les réactions dépressives des participants face à l’échec. Flett et ses collaborateurs ont constaté que la relation entre le perfectionnisme et l’état d’anxiété est d’autant plus forte que le sujet est impliqué personnellement. Plus l’activité a de l’importance à ses yeux, plus l’individu sera anxieux.

Différentes facettes du perfectionnisme peuvent être associées à différents aspects de l’individu. Par exemple, l’étude longitudinale de Hewitt, Flett et Ediger sur la relation entre le perfectionnisme et la dépression, montre que le perfectionnisme, orienté vers sa propre personne, interagit avec les événements et les accomplissements négatifs de la vie prédisant ainsi des dépressions, tandis que des attitudes perfectionnistes envers les autres n’engendraient pas de comportements dépressifs.

Qu’en est-il des arbitres internationaux et nationaux français au football ? Si le perfectionnisme orienté vers soi prédit des dépressions, c’est-à-dire des affects négatifs, nous pouvons penser que la passion harmonieuse, au contraire de la passion obsessive, ne prédit aucunement ce type de perfectionnisme.

De la même façon, si le perfectionnisme social n’engendre pas des comportements dépressifs, nous pouvons supposer que la passion harmonieuse, au contraire de la passion obsessive, prédit ce type de perfectionnisme.

Des pensées perfectionnistes sont présumées jouer un rôle important dans le milieu du sport de compétition. Il semble que les athlètes « perfectionnistes » ont peur de l’échec et peur de commettre des fautes, de voir le plaisir ressenti diminuer et leur performance entravée lors de la pratique de leur sport (Burns). »

Pour comprendre l’anxiété excessive, elle prend forme face à la possibilité de ne pas atteindre ses objectifs ou de ne pas répondre aux attentes. Cela peut conduire à l’évitement des compétitions, à la prise de risques minimale et à une baisse de la motivation. »

Impacts négatifs sur la performance sportive.

  • Blocage du potentiel : L’anxiété excessive empêche les athlètes de prendre des risques et de sortir de leur zone de confort, limitant ainsi leur progression et leur capacité à atteindre leur plein potentiel.
  • Détérioration du bien-être mental : L’anxiété, la frustration et la peur constante de l’échec peuvent engendrer du stress, des troubles du sommeil, une perte de confiance en soi et même des symptômes dépressifs.

Stratégies pour surmonter l’anxiété.

L'anxiété.

  • Recadrer les pensées : Identifier les pensées négatives automatiques et les remplacer par des pensées plus positives et réalistes.
  • Fixer des objectifs SMART : Définir des objectifs Spécifiques, Mesurables, Atteignables, Réalistes et Temporellement définis permet de se concentrer sur le progrès plutôt que sur la perfection.
  • Célébrer les succès : Accorder de l’importance à chaque étape franchie, quelle que soit sa taille, renforce la motivation et la confiance en soi.
  • Accepter l’échec comme une opportunité d’apprentissage : Considérer les échecs comme des occasions de progresser et d’améliorer ses performances.
  • Visualiser la réussite : Imaginer de manière vivante la réalisation de ses objectifs permet de programmer le subconscient et de booster la confiance en soi.
  • Pratiquer la pleine conscience : Se concentrer sur le moment présent permet de réduire l’anxiété et de se focaliser sur la performance plutôt que sur le résultat final.
  • Se concentrer sur l’effort plutôt que sur le résultat : Se concentrer sur le fait de donner le meilleur de soi-même, indépendamment du résultat, permet de réduire la pression et de se libérer.
  • Demander de l’aide : Consulter un psychologue sportif ou un préparateur mental peut apporter un soutien individualisé et des outils adaptés pour gérer la peur de l’échec et le perfectionnisme.
  • La compétition : La peur de ne pas être assez bon par rapport aux autres athlètes peut être source de stress et d’anxiété.
  • Les blessures : Les blessures peuvent être une source importante d’anxiété, car elles peuvent remettre en question la capacité de l’athlète à performer et à atteindre ses objectifs.
  • Le manque de soutien : Le manque de soutien de la part de l’entourage, de la famille ou de l’équipe peut également aggraver l’anxiété.

Il existe différentes stratégies pour gérer l’anxiété chez les sportifs de haut niveau:

  • Techniques de visualisation grâce à l’hypnothérapie: La respiration profonde, la méditation, le yoga et la visualisation peuvent aider à réduire le stress et l’anxiété.
  • Gestion du temps : Un bonne gestion du temps permet aux athlètes de s’organiser et de réduire le stress lié à la charge de travail.
  • Préparation mentale : La préparation mentale permet aux athlètes de se concentrer sur leurs objectifs et de développer une pensée positive.
  • Techniques d’EMDR : Cette thérapie peut aider les athlètes à identifier et à modifier les pensées négatives qui contribuent à leur anxiété.
  • Soutien social : Un réseau de soutien solide composé de la famille, des amis et de l’équipe peut être un atout précieux pour les athlètes qui souffrent d’anxiété.
  • Aide professionnelle : Si l’anxiété devient trop importante, il est important de demander l’aide d’un psychologue ou d’un autre professionnel de la santé mentale.

Illusion de contrôle : le plus gros danger pour un anxieux.

Selon le livre intitulé Psychologie sociale. Approches du sujet social et des relations interpersonnelles, Tome 2, ouvrage coordonné par P. Gosling, « l’illusion de contrôle correspond à une tendance générale à croire que l’on peut contrôler des événements déterminés par le hasard (Langer ; Langer & Roth).

Taylor & Brown ont toutefois fait remarquer que cette définition de l’illusion de contrôle pouvait conduire à des prédictions absurdes. Par exemple, on a du mal à penser que des gens pourraient croire qu’ils contrôlent le lever et le coucher su soleil. Par conséquent, ces auteurs définissent l’illusion de contrôle comme « une tendance des sujets à croire qu’ils ont plus de contrôle sur les événements qu’ils n’en ont objectivement. »

C’est le plus gros danger que peut traverser un athlète de haut niveau qui mise sur sa chance ou sur la malchance des autres coureurs, ou pilotes ou athlètes pour gagner une course ou une compétition.

Il est important de se rappeler de ses forces, de les entretenir et de développer d’autres forces afin de garantir d’un contrôle réel de ses capacités et de ses ressources.

C’est le travail que je promeus pendant mes séances en psychologie sociale. Réservez votre séance, parce que vous ne pouvez pas passer à côté de vos forces sous l’unique prétexte qu’une anxiété se réveille. Il est possible de la gérer, de la neutraliser en prévoyant une profonde élaboration de ses qualités, et donc une prédiction du gain de la compétition sur des données réalistes et concrètes.

Il est important de noter que l’anxiété ne doit pas être considérée comme une faiblesse. De nombreux sportifs de haut niveau ont connu l’anxiété et ont réussi à la surmonter pour atteindre leurs objectifs.

Avec les bonnes stratégies et le soutien adéquat, les sportifs de haut niveau peuvent apprendre à gérer leur anxiété et à performer à leur meilleur niveau.

Je prends pour exemple le nouveau champion du monde de motoGP Jorge Martin, qui à l’âge de 26 ans, a accepté sa nervosité, la rendant normale vus les enjeux à relever lors de la dernière course à Barcelone. Tout ce qu’il avait à faire était de finir les deux courses du samedi et du dimanche, de se placer dans les deux à dix meilleurs.

La performance.
L'anxiété.

https://fr.motorsport.com/motogp/news/jorge-martin-travail-mental-faiblesse-2023/10581191/

Son interview face aux médias une heure après sa victoire en dit long sur sa saison et sa préparation :

https://www.youtube.com/watch?v=iz4ISpGb1p8

Alors réservez votre séance pour une meilleurs préparation mentale.

Au passage, je le félicite sur sa maturité et sa remise en question permanente afin d’être le meilleur et de gérer au mieux ses émotions. Il a rendu le championnat passionnant !

@copyright : J’autorise la citation de mes textes sous réserve que la source soit citée et mise en lien.

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