Dans cet article, je parlerai de chutes et de blessures, de leur impact et de leur gestion. En m’intéressant particulièrement aux pilotes de Moto GP, je me suis aperçue de l’absence béante d’accompagnement psychologique, de soutien moral, ou de préparation mental auprès d’un professionnel diplômé et expérimenté dans ce domaine.
A travers les différents reportages émis par la télévision, je n’ai entendu aucun athlète parler d’une approche psychologique au sens propre. Chaque pilote parle de son tempérament, s’identifie à travers leurs traits de personnalité, des douleurs qui ont pu transformer cette personnalité, sans forcément émettre un mot sur une aide psychologique adaptée.
Souvent, la passion l’emporte, les femmes et/ou les parents des pilotes sont très présents, l’équipe médicale, l’écurie avec tous ses intervenants mécaniques, d’ingénierie pour mesurer et amortir les chutes, la comparaison avec les autres pilotes s’insinuent pour ne laisser passer aucun signe de faiblesse…
Malheureusement, souvent également, la peur de l’accident, des blessures, des chutes prévaut non seulement dans la préparation des grands prix mais particulièrement dans les heures précédant un départ.
Le stress est grandissant, les cauchemars peuvent revenir à l’esprit, la nuit avant ce grand prix peut être compliquée à gérer… Un pilote a même dit que quand il a chuté, il avait confondu son cauchemar et la réalité elle-même. Il me semble que c’est Jorge Lorenzo, quintuple champion du monde de moto GP, dans un reportage de Louis Rossi.
Voici un article assez prégnant de la manière dont Jorge Lorenzo, ancien pilote espagnol a vécu une chute décisive, subie à Assen en 2019.
Cet article note que cette chute l’a résolu à prendre sa retraite. Jorge Lorenzo dit : « c’est comme une pierre qui s’ajoute à votre sac à dos mental d’expériences négatives. Elles vous rendent plus prudent lorsque vous faites face aux mêmes conditions qui vous ont fait tomber et vous blesser ».
Il semble que ce pilote n’ait pas trouvé de soutien assez puissant pour pallier à cette problématique liée à l’âge et notamment aux blessures, conséquences des chutes nombreuses. En cela, je me demande s’il a été, tout au long de sa carrière, accompagné par un professionnel de la santé mentale.
Dans un autre article récent, https://motorcyclesports.net/fr/jorge-lorenzo-plus-heureux-refuse-de-revenir-en-motogp-ce-chapitre-est-completement-clos/?utm_content=cmp-true
Il dit :
« En aucun cas, ce chapitre de ma vie est complètement fermé. Si je ne suis pas revenu à 33 ou 34 ans, je ne le ferai pas maintenant. Même pas pour être pilote d’essai. L’adrénaline et la compétition me sont données par les voitures, et sans autant de risques, je ne pense pas que je travaillerai à nouveau en tant que pilote de moto ».
Je ne connais pas sa vie personnelle amoureuse et familiale, et je serais curieuse de l’interviewer dans ce sens, parce qu’il mentionne le fait qu’il s’est éloigné des pistes moto GP, s’est rapproché des voitures, une autre de ses passions, sans mettre en avant son entourage, ou ce qu’il met en place aujourd’hui pour enrayer ces traumatismes.
Les pilotes le savent, les blessures sont une réalité redoutée dans le monde de la MotoGP. Elles peuvent avoir des conséquences importantes sur la carrière d’un athlète, tant sur le plan physique que psychologique.
Les impacts physiques d’une blessure.
- Douleur et gêne : La blessure elle-même provoque généralement de la douleur et de la gêne, ce qui peut limiter les mouvements de l’athlète et affecter ses performances.
Lors du grand prix d’Aragon en août 2024, Francesco Bagnaia, dit Pecco, pilote italien de 27 ans, a chuté dans une collision contre Alex Marquez…
https://www.youtube.com/watch?v=jLFeStvmwJw
Ces images sont impressionnantes, et je me suis interrogée sur l’impact à la fois physique et psychologique de cette chute, cet écrasement de son corps sous la moto de Alex Marquez.
Il émet une unique gêne en quelques phrases au niveau de son épaule gauche, qu’il ne peut absolument pas activer sur le podium, fêtant, malgré tout sa seconde place au grand prix de Saint Marin.
Il dit s’être contenté de la seconde place et surtout, son état général, son regard, ses gestes et ses mots montrent une fébrilité palpable. Cette boisson qu’il a à portée de main dès son arrivée devant son écurie, renvoie probablement à un besoin de soulager ses douleurs.
- Temps d’arrêt : La gravité de la blessure détermine le temps d’arrêt nécessaire à la guérison. Un athlète blessé peut être contraint de s’éloigner des terrains d’entraînement et de compétition pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois.
Quelques fois, les temps d’arrêt sont actionnés par le calendrier du championnat, tout comme ce temps d’arrêt de deux semaines, qui va permettre à Francesco Bagnaia de récupérer et de reprendre pied. Va-t-il là prendre en considération l’importance d’une aide extérieure dans le domaine mental et psychologique ?
Quelques fois, les temps d’arrêt sont forcés par les blessures, et c’est la manière dont les pilotes vont gérer ce temps de latence qui va conditionner le reste du championnat.
Pecco Bagnaia, après sa chute tout aussi impressionnante, en septembre 2023, en Catalogne, à 22 secondes de la vidéo ci-dessous, s’est relevé rapidement, et a dit lors d’une interview chez motorsport, en mai 2024 :
“Actuellement, je suis juste concentré sur le présent et je sais parfaitement pourquoi je suis tombé, quelle était la raison. Je pense être sûr à 100% que cela n’aura aucune influence ce week-end.”, tout en prenant conscience que Binder a roulé sur ses jambes, il ajoute : “C’était énorme, inattendu, puis Binder a roulé sur mes jambes donc ce n’était pas facile, mais ça appartient au passé et je me suis déjà battu contre cette chute l’an passé.”
https://www.youtube.com/watch?v=inbwd3QONTI
- Perte de condition physique : Le manque d’activité physique pendant la blessure entraîne une perte de condition physique, ce qui peut prendre du temps à retrouver après la guérison.
Marc Marquez, octuple champion du monde espagnol, a annoncé, lors d’un reportage, qu’il avait subi au moins neuf opérations au niveau de son bras droit. Nous pouvons aisément deviner qu’il a suivi un travail de rééducation fonctionnelle après chaque opération. Bien-sûr ce ne sont pas les seules blessures et opérations qu’il a dû subir.
https://theindianface.com/fr-fr/blogs/nouvelles/on-passe-en-revue-les-blessures-de-marc-marquez
- Risque de récidive : Certaines blessures augmentent le risque de récidive, ce qui peut fragiliser l’athlète et l’exposer à de nouvelles blessures.
Les impacts psychologiques d’une blessure.
- Frustration et déception : Une blessure peut être source de grande frustration et de déception pour un athlète, surtout si elle survient au moment où il est en pleine progression ou à l’approche d’une compétition importante. Je suis disponible pour vous accompagner dans ce domaine, réservez votre séance dès maintenant.
Plus qu’une frustration, c’est la difficulté à réaliser que ses conditions physiques, après une chute ou/et une blessure, ne lui permettent pas de se relever dans la seconde, qu’il faut du temps pour s’en remettre… et qu’il lui est impossible de reprendre la course…
Parce que, malgré les chutes, ces athlètes de haut-niveau, enivrés par leur passion et leurs objectifs très ambitieux, ne pensent qu’à la victoire et non à leur propre état de santé…
- Perte de confiance en soi : La blessure peut fragiliser la confiance en soi de l’athlète et lui faire douter de ses capacités. Cette problématique peut être résolu rapidement via quelques séances de psychologie du sport ou de psychologie sociale.
La perte de confiance en soi est une perte de confiance en l’environnement, au sport en lui-même… La question suivante peut se poser à la personne : est-ce que ça vaut le coup de ressentir pour la énième fois la sensation d’une victoire avec le risque de mourir, ou d’être lourdement handicapé ?
- Anxiété et peur : La peur de se reblesser peut générer de l’anxiété et de la peur chez l’athlète, ce qui peut affecter ses performances et son bien-être mental. Quelques séances d’hypnothérapie ou d’EMDR peuvent aider à résoudre ces émotions.
Bien évidemment, l’anxiété et la peur peuvent guider le pilotage d’une moto. Un pilote peut ressentir une envie et une motivation intrinsèque importante de remonter rapidement sur une moto, tout en cédant à son inconscient, qui n’est pas prêt à oublier les risques d’un accident mortel ou invalidant.
- Isolement social : La blessure peut entraîner un sentiment d’isolement social, car l’athlète est souvent contraint de s’éloigner de ses coéquipiers et de son environnement habituel.
Cet isolement social est d’autant plus important chez les sportifs connus, qu’ils sont éloignés de toute manifestation sportive, de tout engouement public.
Les réseaux sociaux peuvent pallier quelque peu à cet isolement ou quelques fois l’accentuer. Moins les performances de ces personnes sont visibles, et moins ils reçoivent de reconnaissance ou/et de respect à la fois du public, et de leurs équipes (ce qui demanderait une mise en place déontologique dans chaque écurie, auprès de chaque personne approchant l’athlète).
Randy de Puniet, ancien pilote français, a mentionné très clairement l’absence de soutien de ses dirigeants, après s’être relevé, pourtant rapidement d’une blessure importante.
Il est écrit :
« Je suis revenu très vite de ma blessure et je n’ai pas reçu de soutien de la part de mes dirigeants. Tout ça m’a saoulé. Mon équipe technique a toujours été derrière moi, mais en haut, non.
On me reprochait d’être démotivé alors que j’ai eu des gros problèmes de santé. Dans des périodes où j’aurais aimé du soutien, je n’en ai pas eu. Lucio Cecchinello a peut-être eu la pression du sponsor. Je ne sais pas, mais je suis déçu de cette issue même si cette année reste ma meilleure saison en Moto GP en termes de résultats. »
Il mentionne également une possible pression du sponsor…
Tous ces aspects sont à prendre en considération vue toutes les charges qui pèsent sur l’athlète. Plus que la passion, la dépendance financière est une source de stress importante.
D’où ma possible intervention afin de garder en ligne de mire les origines de cette pratique, les sources de cet engagement personnel intense dans l’exercice acharné et chronique de cette activité.
Une aide extérieure efficace peut vous aider à dépasser cet isolement, n’hésitez pas à réservez votre séance.
La gestion des blessures dans le sport de haut niveau.
La prise en charge des blessures dans le sport de haut niveau est un processus complexe qui implique une équipe pluridisciplinaire composée de médecins, de kinésithérapeutes, de préparateurs physiques, de docteurs en psychologie et de nutritionnistes.
- Prévention des blessures : La prévention est essentielle pour limiter le risque de blessures. Cela implique un programme d’entraînement adapté, une récupération adéquate, une alimentation équilibrée et un suivi médical régulier.
- Soins et rééducation : En cas de blessure, il est important de suivre un programme de soins et de rééducation rigoureux pour favoriser une guérison optimale et un retour à la compétition en toute sécurité.
- Soutien psychologique : Un soutien psychologique peut être nécessaire pour aider l’athlète à gérer les aspects émotionnels de la blessure et à retrouver confiance en soi. (lien réservez votre séance)
J’insiste bien évidemment sur ce dernier point, tout particulièrement lorsque j’ai pu entendre un pilote dire qu’il pensait mourir lors d’un impact contre un mur, à grande vitesse : « Je me suis dit : je vais mourir, je vais mourir… et quand j’en suis revenu en vie, je n’arrivais pas à y croire »
Retrouver du plaisir à piloter est essentiel et primordial à la continuité d’une carrière…
Marc Marquez le dit clairement lors d’une interview : « En 2023, j’ai fait beaucoup de chutes qui m’ont fait perdre le rythme, mais l’objectif était de poursuivre ma carrière sportive encore de nombreuses années. Pour cela, je dois prendre du plaisir aux premières places. Je dois essayer de montrer une bonne amélioration, puis nous pourrons en profiter course après course ».
En conclusion, les blessures font partie intégrante du sport de haut niveau et peuvent avoir des conséquences importantes sur la carrière d’un athlète. Cependant, grâce à une prise en charge pluridisciplinaire efficace et à une approche proactive de la prévention, il est possible de minimiser les risques de blessures et de favoriser une guérison optimale.
Cette guérison optimale permet à l’athlète de haut-niveau de poursuivre avec plaisir ses ambitions et d’arrêter sa carrière avec les meilleurs souvenirs qui soient. Les traumatismes liés à ces chutes et blessures peuvent ainsi être réglés afin de préparer au mieux une transition professionnelle adéquate.
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