Le psycho-traumatisme ou traumatisme psychique

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Nous parlons de psycho-traumatisme pour souligner le traumatisme psychique. D’après le dictionnaire de psychologie (R. Doron et F. Parot), « le traumatisme psychique, notion très ancienne dont on peut trouver les précurseurs dès l’Antiquité, s’est toujours trouvé écartelé entre trois objets de référence principaux :

  • La blessure corporelle, et surtout crâniofaciale.
  • Les émotions générales parmi lesquelles l’angoisse de mort.
  • Les contextes psychosociaux du ou des facteurs déclenchant le trouble.

Le terme de névrose traumatique désigne depuis la fin du XIX -ème siècle un groupe de troubles psychiques généralement caractérisé par un syndrome de répétition avec cauchemars et terreurs nocturnes qui surgit après un temps de latence plus ou moins long au décours d’un choc affectif très intense.

S. Freud utilise initialement le terme de traumatisme dans une conception économique et le définit alors comme un accroissement d’excitation non gérable par les moyens habituels de l’appareil psychique.

Le traumatisme qualifie également l’événement vital dans l’histoire du sujet qui peut constituer l’amorce d’une névrose. »

Plus proche de la psychanalyse, le dictionnaire international de la psychanalyse (sous la direction de A. Mijolla) note le traumatisme comme « événement qui, par sa violence et sa soudaineté entraine un afflux d’excitation suffisant à mettre en échec les mécanismes de défense habituellement efficaces, le traumatisme produit le plus souvent un état de sidération et entraîne à plus ou moins long terme une désorganisation dans l’économie psychique. (…)

Ce qui rend une expérience traumatisante est bien l’incapacité de l’appareil psychique à évacuer selon le principe de constance l’excès d’excitation, qu’elle provienne de l’action pathogène d’un événement brutal ou encore d’une série d’incidents dont l’effet s’additionne. »

Pour résumer, un psycho-traumatisme est une blessure psychique causée par un événement excessivement brutal ou violent qui dépasse les capacités d’adaptation de la personne. Cet événement peut être vécu de manière directe ou indirecte, et peut avoir des conséquences importantes sur la santé mentale et physique de la victime.

Il est à préciser que : « toute blessure physique ou morale ne peut systématiquement être assimilée à un traumatisme qui ne saurait se réduire pour les psychanalystes à l’événementiel ; celui-ci pour autant doit toujours être pris en compte afin d’éviter justement une évolution ultérieure sur un mode traumatique. »

Ici, je parle de psychanalyse, parce que cette discipline renvoie au commencement de mes études, et de mon traitement personnel… Il est important pour moi de pouvoir se dire, se parler, verbaliser ce qui dérange, ce qui gêne à la progression psychique, affective et sociale. Important de se connaître à travers ses mécanismes émotionnels et sentimentaux, en lien avec son histoire.

Les types de psycho-traumatismes

Il existe différents types de psycho-traumatismes, mais on peut les regrouper en deux grandes catégories :

  • Les psycho-traumatismes aigus : Ils sont causés par un événement ponctuel et soudain, comme une agression physique, un viol, un accident, une catastrophe naturelle ou un attentat terroriste. « Breuer (1892), de la notion de traumatisme réel et physique il en vient à celle de « traumatisme psychique », mettant l’accent non plus sur la réalité de l’événement, mais sur sa représentation vécue comme un « corps étranger interne », source d’excitation. (…)

Freud affirme que le trauma est toujours sexuel et qu’il se constitue en deux temps : le premier, celui de l’effroi, confronte fréquemment l’enfant à l’action sexuelle d’un adulte séducteur, action subie dan l’incompréhension et qui ne prend sens et effet traumatique qu’après la puberté, lors d’une seconde scène venant en réactualiser le souvenir refoulé. (…)

Le processus de « l’après-coup » (…) reste un élément fondamental pour expliquer le traumatisme dont l’élément fondamental pour expliquer le traumatisme dont l’importance dans le déclenchement des névroses se nuance. »

  • Les psycho-traumatismes complexes : Ils sont causés par une exposition prolongée à des événements traumatiques, comme la violence domestique, la maltraitance infantile, la négligence ou la guerre.

En 1916, Freud déclare que « le terme traumatique n’a pas d’autre sens qu’économique. » Ainsi, un trauma, par son intensité même, peut produire une surcharge pulsionnelle telle qu’il y aura effraction du système pare-excitations. Afin d’endiguer cet afflux que le Moi, non préparé par l’angoisse à parer au danger, est d’autant plus incapable de neutraliser, l’appareil psychique va mobiliser toute l’énergie disponible en mettant en place des contre-charges.

Lorsque ces stratégies défensives ne suffisent plus, il sera obligé compulsivement de lier « au-delà du principe de plaisir » l’excitation pour la ramener progressivement à un seuil supportable. »

Ce que j’appelle la compensation. Sans ce réflexe compensatoire, le sujet peut mourir à petit feu soit en se laissant aller, soit en consommant des substances licites ou illicites de façon régulière et pathologique.

En cela, et avant que ces effets de répétition moribonds ne s’installent, l’intervention d’un professionnel peut trouver le système psychique à évacuer ces traumatismes, à les transformer en un cercle vertueux donc constructif, plutôt que destructif. (lien réservez votre séance)

Les symptômes des psycho-traumatismes

Les symptômes des psycho-traumatismes peuvent être très variés et se manifester sur le plan physique, émotionnel et comportemental. Il est aussi essentiel de comprendre que tous les symptômes, même physiques figurent d’un fonctionnement psychique erroné, dans lequel le sujet ne prend aucunement en compte ses douleurs, ses souffrances, ses troubles, ou ses gènes… dans lequel le sujet n’écoute pas les signaux qui se réclament d’un dysfonctionnement interne… Ceci est en lien direct avec « des facteurs tels que la prédisposition au trauma, son inscription dans l’histoire du sujet ainsi que la conjoncture. »

Les symptômes physiques :

  • Fatigue
  • Troubles du sommeil
  • Douleurs physiques
  • Accélération du rythme cardiaque
  • Transpiration
  • Nausées
  • Vomissements

Ces symptômes sont le résultat d’une exposition prolongée dans un contexte traumatisant. Je parle de phobies scolaires, de traumatismes professionnels tels que le burn-out, de mis en relation récurrente avec l’élément ou le sujet causant le traumatisme. Souvent, les individus se lancent dans une recherche irrationnelle de causalités et se retrouvent encore plus perdus dans leur situation. Ils se disent: « Pourquoi je n’arrive pas à dormir alors que j’ai tout ? J’ai une maison, un travail, une famille, des enfants adorables, en oubliant que toutes les charges attenantes à ces possessions matérielles et familiales sont immenses.

Au fond, la question à se poser c’est « quel est le domaine de ma vie qui pose problème ? » Cela demande de s’arrêter un temps afin de se retrouver et de trouver une cause rationnelle au déclenchement de ces symptômes.

Souvent, également, les individus se lancent dans une recherche externe à leur symptôme dans une déresponsabilisation complète, c’est-à-dire dans le fait de se dire : « Je fais ce qu’il faut pourtant : je mange équilibré, je fais du sport, je suis une super maman, je suis un super papa, je passe du temps avec ma famille, je suis un ou une super professionnel-le, je suis hyper performant (e) dans ce que je fais… Qu’est-ce qui cloche ? Je devrais aller super bien ! »

Il manque là du temps pour soi l’équilibre renvoie également à cette possibilité de se donner du temps pour soi afin d’être et non plus faire… afin de se considérer comme un être à part entière et non plus comme une machine à faire, à exécuter… L’accomplissement de soi passe d’abord par le fait de se retrouver le plus souvent… Structurer ses émotions et ses pensées, faire un bilan au moins une à deux fois par mois, afin d’être en lien avec soi… (lien psychologie sociale)

Les symptômes émotionnels :

Ces symptômes rejoignent sans conteste les symptômes établis ci-dessus… Nous ne pouvons être heureux avec des douleurs, des vacillements, des déséquilibres internes physiques, des blessures, des brûlures d’estomac, des blocages physiques…

  • Tristesse
  • Anxiété
  • Peur
  • Colère
  • Irritabilité
  • Culpabilité
  • Honte
  • Inutilité
  • Détachement émotionnel
  • Flashbacks
  • Cauchemars
  • Dépression

Tous ces symptômes relèvent de l’impossibilité pour le sujet de se reposer, de se laisser tranquille, de s’évader, de se concentrer sur l’essentiel : soi. Tous ces symptômes diminuent l’estime de soi, et écartèle considérablement la confiance en soi, ouvrant une brèche importante et donc une hypersensibilité fragilisante… au point que tout contact avec l’extérieur, les autres et l’environnement devient insupportable.

Tous ces symptômes altèrent les capacités intellectuelles et rend le sujet de moins en moins lucide et disponible. Tous ces symptômes sont source d’épuisement psychique et physique parce que toute l’énergie du sujet est focalisée uniquement sur ces résultats.

Les émotions négatives s’accumulent, tout est prétexte à leur enclenchement… un filtre représentationnel s’érige et s’épaissit à mesure que l’individu ne prend pas en charge ces symptômes et surtout les causes de ces symptômes.

Parce que c’est une chose de se préoccuper de ces symptômes en demandant à les vaincre, il en est une autre de prendre la problématique par son fond, sa généralité et sa globalité…

Il est à rappeler que, même si les définitions données par les différents dictionnaires révèlent des termes très mécaniques et fonctionnels, nous restons des êtres humains, dans notre unicité et nos fragilités.

Ici, les témoignages de Thierry Henry et de Noah Lyles sont des points de support intéressants, victimes de dépression malgré ou à cause d’une carrière et des performances hors-norme.

https://www.dailymotion.com/video/x8ra7uf

https://www.vanityfair.fr/article/noah-lyles-le-champion-olympique-du-100m-na-pas-peur-de-parler-de-sa-depression

Il est vital pour le sujet de s’extirper du contexte traumatisant et de se regarder en face comme une victime. Je sais que beaucoup ne souhaitent pas être considérés comme des victimes parce que cette place leur enlève un sentiment de puissance, de contrôle de la situation.

Pourtant, c’est un passage obligé à la possibilité d’accepter les préjudices et les impossibilités de l’époque, de se sortir de toute responsabilité d’action pour des raisons qui incombent à l’individu lui-même. Cela permet d’avancer et surtout de se concentrer sur l’instant présent, afin de se reconstruire en utilisant les leviers de ces souffrances et de la manière dont le sujet les a vécues et souhaite les vivre dorénavant, avec le respect de soi.

Les symptômes comportementaux :

  • Évitement des situations ou des lieux qui rappellent le traumatisme
  • Difficulté à se concentrer
  • Difficulté à prendre des décisions
  • Hypervigilance
  • Agressivité
  • Abus de substances
  • Comportements autodestructeurs

Ces symptômes peuvent suivre une conduite linéaire, mais également se manifester en même temps, si le problème n’est pas pris en compte à sa racine. Il est important de comprendre que ces symptômes comportements sont le résultat d’un état de personnalité et non pas forcément d’un trait de personnalité.

Parce que nous ne naissons pas violent ou agressif, nous le devenons selon notre histoire, selon la manière inconsciente dont nous abordons les autres, le monde, selon la manière consciente donc choisie dont nous entrons en lien avec soi, les autres et l’environnement.

Le traitement des psycho-traumatismes

Le traitement des psycho-traumatismes est généralement multidisciplinaire et implique souvent une combinaison de thérapie, de médicaments et de soutien social.

  • Thérapies : Les thérapies la plus efficace pour les psycho-traumatismes est
    • La thérapie par l’EMDR.  L’EMDR vise à aider les victimes à identifier et à modifier les pensées et les comportements négatifs qui sont liés au traumatisme. (lien EMDR)
    • La thérapie par l’hypnose. Après l’anamnèse, la thérapie par l’hypnose permet au sujet de retrouver son espace interne, son imaginaire, ses propres images, et représentations… C’est un état des lieux essentiel à la possibilité de sortir du traumatisme. (lien Hypnothérapie)
  • Médicaments : Les médicaments peuvent être utilisés pour traiter les symptômes tels que l’anxiété, la dépression et les troubles du sommeil. Avant que la dépression ne survienne, il est possible de traiter cette anxiété et ces troubles du sommeil grâce à la psychologie sociale. A partir du moment où le sujet touche à cette dépression, une alliance entre thérapies et traitement médicamenteux avec l’intervention d’un psychiatre est recommandé.
  • Soutien social : Le soutien social est important pour aider les victimes à se rétablir du traumatisme. Il peut provenir de la famille, des amis, des groupes de soutien ou des professionnels. Ce facteur est bien évidemment essentiel à toute vie équilibrée. Sauf que cette partie-là est souvent mis de côté par le sujet, par manque de temps, par un décalage important des modes de vie de chacun. Aussi, quand nous nous retrouvons dans une mauvaise passe, nous avons tendance à nous isoler afin de ne pas déranger les autres. Dans cette perspective, l’intervention d’un professionnel est essentielle à la mise en relation sociale. (lien réservez votre séance).

Si vous pensez avoir subi un psycho-traumatisme, il est important de demander de l’aide à un professionnel. Un docteur en psychologie, un psychologue ou un psychiatre peut vous aider à comprendre vos symptômes et à développer un plan de traitement adapté à vos besoins.

En conclusion, les psycho-traumatismes sont des blessures graves qui peuvent avoir des conséquences importantes sur la vie des victimes. Il est important de demander de l’aide à un professionnel si vous pensez avoir subi un psycho-traumatisme.

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