Maîtriser le stress : Techniques de visualisation et de relaxation pour un quotidien apaisé.
L’exemple de Teddy Riner, judoka français.
Maîtriser le stress semble être un aphorisme malaisé. En effet, quand le stress est bien présent, il est déjà trop tard. Le stress survient parce qu’on ne l’a pas travaillé suffisamment. Nous devrions ne plus ressentir de façon très troublante et dérangeante ce stress, si toutes les facettes de ce stress sont réglées en séance.
Commençons par une définition du stress. Il se caractérise par une mise en tension de nos sens, déclenchée soit par un facteur extérieur, soit par un facteur interne. Par exemple, «je me sens tendue quand je pense à mon examen du brevet. C’est le premier examen de ma vie». A 14 ans, âge classique de passage de cet examen, nous sommes confrontés à une première expérience.
En même temps, tout est mis en avant, dans le système scolaire, pour nous préparer à cette éventualité. Le stress survient parce que c’est la première fois, il persiste quand nous sortons quelque peu du système, il s’accentue quand nous en sortons complètement. Et viennent les émotions négatives, les critiques sur le système dans lequel nous ne nous sommes pas donnés la possibilité d’entrer, pour essayer de réussir.
Bien sûr, plusieurs paramètres rentrent en compte dans cette négation du système :
- Des problèmes psychologiques en lien avec des relations délétères avec des membres de la famille, des amis, un prof, un décès, un déménagement… qui ne rendent pas disponible le sujet. Le refus du changement et l’obstination du sujet à vouloir maintenir ses désirs et ses fantasmes sans fournir de démarches méthodiques pour y accéder, en déconnexion complète avec la réalité. Ce qu’on peut appeler un déni.
- Des croyances sur le système, conséquence des dires négatives sur ce système…
- Un manque ou une absence de confiance en soi…
- Un manque ou une absence d’estime de soi.
- Un très mauvais accompagnement : parents, profs…
- Un environnement peu propice aux apprentissages.
Cette liste n’est pas exhaustive et peut aisément être complétée selon les expériences de chacun.
Cette démonstration relève qu’il existe déjà un stress en soi, à surmonter. C’est pour cette raison que nous pouvons affirmer que le stress est un fléau, pas seulement moderne, mais qui touche toutes les catégories socio-professionnelles, tous les domaines de la vie.
Nous pouvons ainsi considérer que ce stress est la conséquence :
- D’exigences personnelles ou professionnelles qui dépassent nos propres capacités, nos propres compétences, qui dépassent également le délai auquel nous désirons accomplir un projet.
- D’un rythme en inadéquation avec notre nature d’êtres humains.
- D’une pression externe en rupture totale avec nos motivations intrinsèques.
- Des incertitudes, des doutes trop persistants donc constants, que nous ne nous donnons pas la peine de résoudre, de dépasser.
Peut-on alors confirmer que ce stress est omniprésent ? Heureusement non, parce que notre espérance de vie risque clairement d’être raccourcie. On peut noter qu’il existe du stress négatif et du stress positif. Le stress négatif augmente les niveaux de cortisol, et attaque notre lucidité, nous freine, nous arrête. Le stress positif renvoie à une sécrétion d’adrénaline, un moteur important dans l’effectuation d’une tâche.
Par conséquent, le stress négatif menace notre bien-être psychologique et physique. D’après mes études et mon expérience professionnelle, je peux souligner qu’il existe des solutions pour gérer au mieux ce stress négatif, avant qu’il n’apparaisse. C’est comme se préparer à une compétition, c’est se préparer à la vie, aux contraintes de l’existence. C’est un véritable apprentissage, trop négligé par notre société.
Très simplement, et de manière très vulgarisée, nous connaissons les techniques de visualisation et de relaxation, des outils de respiration et de lâcher prise, qui demandent un temps pour soi, une prise de conscience du mal-être dans lequel nous met le stress négatif, et le déclic qui dit que ça suffit, c’est assez de devoir fonctionner de la sorte jusqu’à la fin de sa vie.
Parce qu’être calme et serein n’est pas naturel, c’est le fruit d’exercices et d’application de tâches très précises, d’abord généralistes et ensuite adaptées à chaque personne. Dans adaptation, il y a adéquation avec les traits et les états de personnalités du sujet. Dans cette adéquation, il y a appropriation de ces techniques par le sujet, avec ce qu’il est et ce qu’il connaît de lui.
C’est en ça que je mets en avant le verbe maîtriser. C’est dominer, connaître, posséder, contrôler. C’est un réel pouvoir que nous nous donnons d’être le plus souvent en équilibre dans ce monde en pleine mutation psychosociologique.
Plongeons dans le pouvoir de la visualisation
Dans notre pratique, la visualisation est synonyme d’imagerie mentale. Tout se déroule en soi. C’est probablement pour cela que certains s’offusquent de la simplicité de cette méthode. Et pourtant, il est déjà d’usage d’y penser. Bien évidemment ces images sont conduites par une motivation interne d’être accompagné dans un premier temps. Accompagné par une personne bienveillante, à l’écoute, et compétente. (Lien réservez votre séance d’hypnothérapie)
Cette visualisation est le résultat de création d’images et également de sensations kinesthésiques ou émotionnelles marquantes, qui seront amenés à servir d’ancrage. Très naïvement, il est indiqué d’induire un voyage intérieur, permettant de nous projeter dans un environnement paisible et ressourçant, détournant l’attention des sources de stress. Ceci peut être discutable parce que les sources de stress ne sont pas traitées, juste évitées. Les techniques d’hypnothérapie sont très efficaces dans ce sens et peuvent être ajustées à chaque problématique, à chaque sujet, à partir de la première séance d’anamnèse. (Lien avec la page hypnothérapie).
Comment pratiquer la visualisation ?
- Dans un premier temps, il est judicieux de se faire accompagner. L’accompagnement est un véritable guide vers les différentes phases d’induction, d’approfondissement, de sortie de cet état.
- Un lieu calme et confortable est nécessaire. Ça constitue une première bulle de protection.
- Une position assise ou allongée est demandée.
- L’apprentissage des techniques de respiration est indispensable, tout particulièrement celle qui consiste à respirer par le ventre, en gonflant le ventre à l’inspiration et en le creusant à l’expiration. Essayons déjà d’introduire cette technique dans notre quotidien. Nous constaterons que ce n’est pas si évident et facile que nous le prévoyons. Parce que si le stress s’insinue trop souvent en nous, c’est déjà parce que notre respiration n’est pas adéquate.
En effet, souvent, nous respirons mal, c’est-à-dire que soit nous arrêtons carrément de respirer pendant quelques secondes, soit nous respirons à l’inverse de ce qu’il faudrait, en inspirant en creusant le ventre et en expirant en gonflant le ventre. Ces habitudes inadéquates de respirations sont la première source de difficulté de lucidité face une situation de stress. Parce que le corps n’est pas oxygéné convenablement, que le cerveau et toutes les fonctions vitales ne trouvent pas les ressources naturelles de base.
- Il est également admis de fermer les yeux, afin de se centrer sur ces propres sensations, ses visualisations internes…
- Ces cinq indications peuvent servir de fondement ou de socle à une bonne séance d’hypnothérapie.
- La séance d’hypnothérapie consiste en la saturation d’au moins trois sens chez le sujet, qui en général sont le visuel, l’auditif et le kinesthésique. Attention, les personnes dépendantes à une substances notamment à l’alcool peuvent avoir perdu cette faculté de visualisation, ou même de centration sur soi.
- Pour celles et ceux qui ont déjà expérimentés une ou plusieurs séances d’hypnothérapie, il est possible de s’auto-hypnotiser.
- En cela, je propose de s’exercer à imaginer un endroit où nous nous sentons à la fois bien et en sécurité. Selon l’approfondissement de cet état, nous pourrons concevoir que ces images paraissent réelles, comme dans un rêve, pendant l’étape du sommeil paradoxal.
- Dans cette configuration, le lâcher prise est alors de mise. La liberté que nous nous donnons d’adhérer à l’imagination et à la visualisation des détails de votre endroit, via les paysages, les sons, les odeurs, les sensations et pourquoi pas du goût, est la clé à la création de notre bulle protectrice, dans laquelle tout stress négatif est exclu.
- Les émotions les plus positives sont mobilisées, et laissent une empruntes qui peut durer le temps que nous le souhaitons, et le temps que nous nous permettons de l’appeler à nous. L’idée est bien sûr de savourer ce moment de bien-être.
- La sortie de la séance en douceur est importante, afin de revenir dans l’ici et maintenant avec confort et sécurité.
La visualisation, une pratique aux multiples bienfaits
- Réduction du stress et de l’anxiété : en nous transportant dans un havre de paix, la visualisation permet d’apaiser le mental et de diminuer les tensions corporelles.
- Amélioration du sommeil : en favorisant la relaxation et la détente, la visualisation peut nous aider à trouver un sommeil plus profond et réparateur.
- Renforcement de la confiance en soi : en visualisant des situations de réussite, nous pouvons booster notre confiance en nos capacités et nos talents.
- Stimulation de la créativité : l’imagerie mentale peut libérer notre créativité et nous aider à trouver de nouvelles idées et solutions.
La relaxation : un allié précieux pour le bien-être
Au-delà de la visualisation, de nombreuses techniques de relaxation permettent de relâcher le stress et de retrouver un état de calme intérieur. Parmi les plus populaires, nous retrouvons :
- La respiration profonde : en se concentrant sur notre respiration, nous ralentissons le rythme cardiaque et nous favorisons la détente du corps et du mental.
- La relaxation musculaire progressive : cette technique consiste à contracter puis relâcher chaque groupe musculaire du corps, permettant ainsi de libérer les tensions accumulées.
- La méditation : la méditation consiste à porter notre attention sur le moment présent, sans jugement, favorisant ainsi la clarté mentale et la paix intérieure.
- Le yoga : associant des postures physiques, des exercices de respiration et de la méditation, le yoga permet de détendre le corps et l’esprit, tout en améliorant la souplesse et la force.
Intégrer la visualisation et la relaxation à notre routine
Pour profiter pleinement des bienfaits de ces techniques, il est important de les pratiquer régulièrement, si ce n’est tous les jours. Cela peut faire partie de ce que nous pouvons nommer l’hygiène de vie, à la hauteur du brossage de dents, de la douche, du coiffage, du sport ou de l’entretien physique… Idéalement, consacrer trente minutes chaque jour à la visualisation ou à la relaxation peut être très efficace lorsque nous sommes confrontés, par exemple à une lourde charge de travail. Nous pouvons choisir un moment calme dans la matinée pour nous préparer à la journée ou le soir avant de nous endormir pour favoriser un bon sommeil.
En conclusion
Le stress est une réalité de notre vie moderne, une réalité chez les sportifs de haut niveau, une réalité flagrante chez les professionnels exigeants et ambitieux, mais il est primordial de prendre la main sur ce stress négatif, afin de nous dominer, de ressentir le pouvoir que nous offrons d’agir de façon positive sur notre environnement. Grâce aux techniques de visualisation et de relaxation, nous disposons d’outils puissants pour retrouver calme et sérénité.
En intégrant ces pratiques à notre routine quotidienne, nous prenons soin de notre bien-être psychologique et physique, en cultivant une vie plus apaisée et harmonieuse, en accédant à un équilibre interne. Des conditions sine qua non à une disponibilité psychologique et intellectuelle, ayant un impact très positif dans nos relations aux autres.
L’exemple de Teddy Riner, 35 ans, judoka français, dans la prise en charge de sa préparation mentale, de la pression.
Voici le lien sur lequel vous trouverez l’interview de Teddy Riner.
https://www.youtube.com/watch?v=23r1M-0Vtw
Teddy Riner parle de pression plutôt que de stress. Il met en avant deux formes de pression : positive et négative. Il insiste sur le bon entourage de l’athlète afin d’éviter les burn-out, les dépressions et les blessures.
L’écoute et le suivi de l’athlète, dans toute sa carrière de haut niveau, sont, d’après lui nécessaires afin d’éviter ces dérives. Il parle de l’absence de tabou lié à la psychologie, à son entrée à l’INSEP (Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance). Dans cette structure, il n’avait qu’une seule et unique personne, l’entraineur sur qui s’appuyer pour la psychologie, préparation physique, et l’entrainement du judo. Il voulait scinder ces trois domaines, se confrontant aux refus du Comité Olympique et de sa Fédération. Il a payé l’accompagnement d’une psychologue, d’un bon STAFF, qui répond présent, dans la compétition. Les enjeux des Jeux Olympiques ont ouvert cette possibilité à ce grand champion.
Il précise enfin que sans cet accompagnement, il aurait eu une autre carrière. Sa psy l’a aidé à comprendre le haut niveau. « C’est cadré, et c’est être bon dans chaque élément même dans la préparation d’une saison, dans l’anticipation, écouter son corps un peu plus, faire ce qui est bon pour soi. Et ne pas faire le combat de trop, le geste ou l’entrainement de trop qui va vous emmener vers la blessure. (…) C’est grâce au mental que j’ai réussi à arriver jusque là et pas tant le physique » Il signifie que ce sport est à la fois routinier et équilibrant. L’unique question qu’il se pose aujourd’hui c’est : « Comment je vais faire pour arrêter ».
Teddy Riner est détenteur d’un record de onze titres de champion du monde, champion olympique à Londres en 2012, à Rio de Janeiro en 2016 puis par équipes mixtes à Tokyo 2020, médaillé de bronze à Pékin en 2008 et à Tokyo en 2021, quintuple champion d’Europe.
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