Sport et santé mentale chez les athlètes de haut niveau : dangers et solutions

Découvrez les enjeux de la santé mentale chez les athlètes de haut niveau et les dangers auxquels ils sont confrontés. Les solutions exposées peuvent servir de guide.
Temps de lecture : 7 minutes

La santé mentale.

Lorsque je parle de santé mentale, je parle d’un bon état psychologique ou d’équilibre interne. Ce sujet me semble primordial pour toutes les personnes en lien avec la société, avec les autres. En effet, pour rentrer en relation avec une tierce personne, il est admis que les notions de respect ou de politesse soient acquises. En outre, pour rendre agréable une relation humaine, il est primordial que l’on se connaisse, qu’on se sente disponible mentalement.

Le sportif de haut niveau.

Le sportif de haut niveau est touché par ce sujet de façon encore plus cruciale. Il est voué à performer, s’entraîner pour concourir, pour entrer en compétition lors d’événements nationaux et internationaux. En cela, cette recherche de performance le soumet à une pression intense. Il est engagé dans des challenges physiques et psychologiques énormes, et qui ont un impact direct sur leur bien-être et sur leur carrière.

Entrer dans ce système de fonctionnement peut chambouler toute une vie, tout un plan de carrière, toute une organisation autour de ce sportif de haut niveau. Il est donc impossible qu’un sportif de cette envergure ait à s’entraîner seul à la fois physiquement et psychologiquement. Un accompagnement important lui est ainsi nécessaire pour dépasser ses limites, pour entrevoir être le meilleur.

Les risques sont alors grands et les problèmes de santé mentale sont légion chez cette catégorie de personnes. Il est ainsi primordial de sensibiliser le sportif de haut niveau et ceux qui l’entourent de l’ampleur des dégâts que peut avoir un tel engagement.

C’est pour cette raison principale que nous pouvons penser que tout le monde ne peut être sportif de haut niveau. Il importe qu’il ait des prédéterminations sociales, familiales, financières, physiques et psychologiques.

Sport santé mentale : Les dangers potentiels qui touchent les sportifs.

Les athlètes de haut niveau ont la nécessité de réussir malgré les différents facteurs tels que :

  • L’exposition médiatique, via les médias, et les réseaux sociaux : je sais que le sportif de haut niveau est obligé de travailler activement sa visibilité non seulement pour obtenir des subventions via les sponsors, mais également pour animer socialement les spectateurs.

Un sportif de haut niveau n’est pas forcément considéré comme un sportif professionnel, surtout s’il n’est pas payé pour s’entraîner et obtenir des médailles. Ce qui ajoute à cette pression quotidienne. Les contrats avec les grands groupes d’équipements imposent quelques règles que le sportif doit suivre au risque de se voir supprimer ses indemnités.

C’est en cela que les origines sociales sont aussi importantes pour la poursuite ou non d’une carrière. Une personne d’origine sociale moyenne ou élevée aura plus de chance d’accéder plus rapidement et plus aisément au haut niveau. L’accompagnement des deux parents joue un rôle primordial dans cette réussite.

Dans cette même optique, les réseaux sociaux sont également le lieu de harcèlements, d’insultes ou de sollicitations diverses et variées. Je sais qu’un sportif de haut niveau a connu les revers de son succès à travers la demande d’un père de famille d’un maillot de son club pour son fils malade. Le sportif n’ayant pas répondu, il l’a accusé d’avoir tué son fils.

Toute cette exposition peut être néfaste et ainsi nuire à la santé mentale du sportif de haut niveau. Un accompagnement psychologique régulier est nécessaire afin de réguler ses émotions : (lien vers la page prestation psychologie sociale)

  • L’excellence permanente, ce qui suppose l’exposition à des phénomènes mentaux classiques : je sais que beaucoup sont confrontés à des angoisses, de l’anxiété et des peurs. Si un sportif a une basse estime de soi, cela va amplifier ces phénomènes. Il est ainsi demandé à ce sportif de travailler sa confiance en soi.

Un socle primordial à l’atteinte d’une performance. Ceci peut être réglé par un accompagnement psychologique efficace, faisant appel à l’hypnothérapie par exemple. (Lien interne au site vers la page hypnothérapie).

  • La spécialisation précoce : quand un sportif est engagé trop tôt dans une unique pratique, cela peut accentuer les problématiques sociales et émotionnelles. Sa vulnérabilité peut être heurtée tout particulièrement s’il est pris en charge par des entraîneurs ou des coachs malveillants, peu compétents.

Les blessures peuvent être un réel frein à la continuité d’une carrière. Ces blessures peuvent être le résultat :

  • D’un surmenage : pas assez de temps de récupération, ou une charge trop lourde de travail. Ce que l’on peut aussi appeler le burn-out (lien vers les apprentissages et le livre sur le burnout).
  • D’une mauvaise alimentation : l’hygiène alimentaire est variable selon les spécialités sportives. Celles-ci peuvent conduire à des troubles tels que l’anorexie ou la boulimie.
  • Du peu de temps de sommeil : l’insomnie et les troubles du sommeil ont un impact important sur la santé mentale, sur le rééquilibrage psychologique.
  • D’une anxiété importante qui peut mener à la dépression.
  • De l’usage de substances : les addictions à l’alcool, aux médicaments, aux drogues tels que la cocaïne par exemple peuvent avoir un effet néfaste sur la santé mentale du sportif.
  • De la spécificité du sport : les sports de combat ou mécaniques ou de l’extrême sont plus sensibles à ce sujet.
  • De l’âge qui peut mener à penser à une transition vers une activité professionnelle moins physique.

Les solutions pour mener une carrière sportive durable et passionnante : le guide.

  • Un accompagnement à tous les niveaux : psychologique, physique, mental, financier, communicationnel sur la toile et pour les interviews. Je ne le dirai jamais assez, il est primordial de permettre au sportif de s’exprimer librement, et de lui donner des outils à une bonne gestion de ses émotions. Tout un STAFF peut être vital au meilleur fonctionnement émotionnel du sportif de haut niveau.
  • Parce que le sport de haut niveau exige un engagement et une attention constants, cela implique un équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle.

Il est impensable de ne se consacrer qu’à un unique domaine. Parce que l’individu est multidimensionnel, il est appelé à varier ses activités, ses lieux, son entourage, à voir sa famille, à fonder sa propre famille qui peut être une famille traditionnelle ou tout simplement ses amis, à sortir de temps à autre de cet environnement de pression, permettant ainsi un vrai lâcher-prise.

  • Se souvenir des raisons pour lesquelles il s’est engagé dans ce sport, dans cette carrière le plus souvent et tout particulièrement lorsque des échecs ou les blessures s’accumulent ou lorsqu’une personne très négative vient polluer les émotions et les motivations du sportif. Le sens de cet engagement est primordial.
  • Dans ce contexte, je conseille à chacun de se remémorer les moments de joie, de réussite, d’accomplissement personnel, les applaudissements du public et les compliments des proches…

Visualiser à nouveau ces moments-là par le biais de vidéo ou tout simplement par le biais de la technique de visualisation peut être très efficace. L’athlète plongé dans cette routine envisagera de façon plus sereine et plus claire son cheminement sportif. La conservation de cette passion est ainsi internalisée et ancrée dans les programmes mentaux du sujet.

  • Établir des objectifs à court terme avec des feedbacks constructifs fréquents est le fondement de toute réussite à moyen et long terme.
  • Fêter ses réussites en se permettant de s’esclaffer, en les partageant avec les personnes aimées, en les exposant au public est un outil imparable pour mentionner de façon passionnante un engagement continu.
  • Des temps d’arrêt pour faire le bilan de ses motivations internes et externes. L’argent n’est pas une motivation suffisante à l’accomplissement d’une carrière.

Exemple d’un sportif de haut niveau avec une carrière longue et réussie : Kévin Mayer, décathlonien français.

santé mentale.

Depuis 2009, à l’âge de 17 ans, il gagne des médailles dès son implication dans ce qu’on appelle l’octathlon des championnats du monde cadets à Bressanone. Sa médaille d’or aux championnats du monde juniors de 2010 au Canada, son titre mondial aux championnats du monde juniors en 2011, sa qualification olympique aux jeux de Londres de 2012, aux jeux de Rio en 2016 avec une médaille d’argent lui ont permis d’être nommé chevalier de l’Ordre national du mérite.

En 2017, une médaille d’or aux championnats d’Europe d’heptathlon en salle à Belgrade, son titre mondial au décathlon de Londres en 2017, champion du monde d’heptathlon en salle à Birmingham, et la pulvérisation du record du monde du décathlon d’Eaton, avec un total de 9126 points…

Il a dû se remettre de ses blessures, en s’imposant en 2021 lors de l’heptathlon européen en salle en Pologne, et en obtenant une deuxième médaille olympique d’argent à Tokyo 2020 (qui ont eu lieu en 2021 à cause de la crise du COVID).

Médaillé d’or en 2022 lors des championnats du monde dans l’Oregon, il devient pour la troisième fois champion d’Europe d’heptathlon en salle.

Sa douleur au tendon d’Achille l’a vu abandonner les championnats du monde à Budapest.

Son interview du 11 juin 2024 sur France télévision montre chez lui toute sa sensibilité et cette recherche permanente d’équilibre et de performance.

Lien externe Interview de Kevin Mayer lors des championnats d’Europe de décathlon.

Lors de cette interview, le visage marqué et la fatigue soulignée, Kevin Mayer relève plusieurs facettes de sa personnalité, et surtout ses difficultés à maintenir son niveau européen et mondial.

  • Sa sensibilité : libéré en accédant aux minimas pour les Jeux Olympiques.
  • Ses faiblesses : la baisse de tension.
  • Sa vulnérabilité lorsqu’il dit qu’il ne sait pas.
  • Ses excuses face aux téléspectateurs, sur « le show » qu’il a donné aux 1500 mètres.
  • Sa satisfaction d’avoir atteint les minimas.
  • « Toute la pression d’une année très très compliquée ».
  • Sa déchirure à l’ischio.
  • Son processus d’acceptation avec le fait de ne pas aller aux jeux.
  • Sa redescente.
  • Son manque de fierté, donc son insatisfaction.
  • Son mental de compétiteur.
  • Le fait qu’il ait fait le taff.
  • Son contentement pour son coéquipier Makenson Gletty.
  • Ses affinités avec cet autre athlète.
  • Leurs entraînements communs à Montpellier.
  • Il souligne que Gletty s’est entouré des bonnes personnes lui permettant de dépasser certains « vices ».
  • « Il a trouvé ce qu’il lui fallait et depuis il est en train d’exploser ».
  • « Si j’avais pas existé, il aurait fait le record de France, donc très très fier de cette jeunesse qui pousse ».
  • Il revient sur ce qu’il retient de ce que certains français ont dit : « À tous les français qui disaient qu’on serait pas présent l’année 2024, parce qu’il y avait pas assez de résultats dans l’athlétisme, ben j’espère que tous les résultats de tous nos jeunes français vous font changer d’avis ! »

Certaines données liées aux dangers rencontrés par le sportif de haut niveau et les solutions pour une carrière longue sont découvertes par les mots et l’attitude de Kevin Mayer. Nous devinons tous les efforts et les sacrifices consentis par ce grand champion afin d’atteindre, du haut de ses 32 ans, le niveau qu’il ambitionne.

Il se met déjà en position de doyen, en parlant des jeunes qui poussent, se rappelant certainement à une réflexion inévitable que la suite ou l’arrêt de sa carrière après les Jeux Olympiques de Paris 2024.

Nous ne pouvons qu’être heureux et fiers de son parcours, émus par sa passion pour le décathlon, invoquant le fait qu’il s’est permis d’être accompagné non seulement par ses parents mais également par une équipe adaptée à ses besoins.

Sa kiné, qui est également sa compagne semble être pour lui un réel soutien psychologique. Il a déclaré en 2022 aux États-Unis : « Si je suis ce que je suis aujourd’hui, c’est grâce aux cinq ans que je viens de passer avec Delphine ». Il a semblé évoquer des peurs liées à un blocage mental après une chute au saut à la perche.

Tout est une question de préparation mentale, et psychologique d’évacuation des peurs, de désensibilisation et de reprogrammation. Je vous invite à suivre ce lien pour surmonter au mieux ces blocages : la technique la plus efficace et la plus usitée est l’EMDR. (lien vers la page prestation ou EMDR)

@copyright : J’autorise la citation de mes textes sous réserve que la source soit citée et mise en lien.

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