Les conséquences du viol : Vers une prise de conscience du crime.

Temps de lecture : 7 minutes

Article 41.2.

 Il est essentiel de prendre conscience des conséquences de ce crime qu’est le viol. 

En 2025, il me semble essentiel de bien expliquer les conséquences que fait subir ce crime sur les femmes, les hommes, les enfants, les transgenres, les non-binaires, les êtres humains… Essentiel de prendre conscience des ravages qu’il impose sur les traits et états de personnalité des victimes, sur une possible implication des violeurs, des agresseurs dans le rétablissement de leurs croyances et l’espoir qu’ils trouvent à se mettre à la place des personnes violées et agressées, afin d’arrêter cette ignominie et surtout transmettre l’idée que ces actes de violences sont gravissimes.

Un premier article rédigé sur ce site, intitulé Le viol : un sujet sensible à développer peut vous être utile à comprendre les raisons de ce second article.

Réservez votre séance, si vous avez besoin d’en parler et de trouver des solutions de mieux-être.

Deux ouvrages serviront d’appui à la rédaction de cet article sur les conséquences du viol :

Traumatismes psychiques. Prise en charge psychologique des victimes. Louis Crocq.*

Psychologie des femmes. Margaret W. Pullin. **

Les conséquences du viol.

*Dans le chapitre écrit par L. Daligrand, p. 63, il est écrit :

« L’agression de toute femme est l’agression d’un objet sexuellement marqué. Cette violence ne vise rien que la destruction du sexe, l’annulation de ce qui marque l’être dans sa différence. L’homme, comme la femme, habite un corps sexué. C’est le lieu d’où il (elle) parle. Le corps de parole se soutient de l’incarnation du langage dans la chair de sensation. Cette inscription langagière a pour clé de voûte l’identification sexuelle. C’est elle qui tient l’ensemble des engrammages, la complexe architecture des mots et du corps sous les lois de l’organisation du langage, selon les deux axes syntagmatique et paradigmatique.

Les conséquences du viol.

(…)

La femme victime (…) le ressent comme un effondrement. Elle est hors de son temps propre, celui du déroulement de sa parole. Son corps s’affaisse en se morcelant en une multitude de points, en une infinité de lieux de marquage archaïque (…)

La victime morcelée et effondrée est réduite au silence. Dans les cours d’assises, une question est posée à l’expert : pourquoi la victime n’a-t-elle pas crié, appelé au secours, tout au moins protesté ? Qui ne dit rien ne consent-il pas ? Pourquoi alors qu’aucune menace n’était proférée ou manifestée par l’agresseur, se sentait-elle envahie par sa mort inéluctable ?

La réponse est : la privation d’existence (…) renvoie à l’inexistence. (…) L’agresseur réduit sa victime au rien, l’exclut de la parole, à tel point qu’il est pensable que le but de la violence est cette réduction de l’autre au silence désertique par ce processus de déshumanisation.

(…)

La boucle de la parole, du symbolique, ne se noue plus avec celle de l’imaginaire et celle du réel.

Les conséquences du viol.

(…)

La victime se réfugie dans la réorganisation de ce qui lui reste : son imaginaire. (…) Dans sa tête, ses pensées tournent sur elles-mêmes. (…) La fatigue s’impose irréductible comme un symptôme majeur. (…) Seule la douleur permet à sa conscience de percevoir sa chair en souffrance.

(…)

La victime n’a plus d’envies. Elle n’a plus faim. Elle ne peut pas dormir car, pour ce faire, elle devrait se confier aux pulsions de mort qui, en l’état antérieur, lui permettaient d’abandonner ses contrôles sur elle-même et de se confier au symbolique du rêve. Comme elle n’a plus de langage, que rien ne fait sens pour elle, ses rêves deviennent cauchemars effrayants pour elle.

La peur et l’angoisse.

Les conséquences du viol.

De tout ce tableau symptomatique brouillé émergent la peur et l’angoisse.

Vous trouverez mes articles sur ces thématiques via les liens suivants :

La peur : une émotion complexe et plurielle.

Le psycho-traumatisme ou traumatisme psychique.

Une peur dont elle ne sait pas la cause au cœur de son angoisse. L’angoisse est ce qui prend place quand la parole ne peut plus advenir. C’est la trace de l’épreuve d’accouchement – mise au monde – monde des oreilles bouchées dans le conduit maternel, du passage où la perte s’affiche. La victime a peur du fait de la perte de ses repères, du non-sens de son histoire comme annulée, d’une vie qui ne se sait plus, en n’ayant que la mort pour horizon.

La culpabilité et la honte.

Les conséquences du viol.

On parle alors pour la victime de violence, de repli sur elle-même. (…) Elle est dans l’isolement jusqu’à la désolation. Elle se sent humiliée ; étymologiquement, elle a été mise à terre et ne s’en relève pas. Plus bas que tout autre, seule dans l’espèce, elle est condamnée à l’exil.

(…)

La honte qui accompagne la culpabilité ne favorise pas non plus les échanges ; pourtant, c’est cette honte-là, toujours éprouvée face à un autre, qui est la marque de l’ébauche d’une tentative relationnelle. L’empreinte de la honte qui fait dire « je ne suis plus comme les autres » est la marque de l’exclusion, et elle offre douloureusement la perspective du retour à « un parmi d’autres ».

L’exclusion.

Je prends pour exemple le cadre du Ministère des armées en France et aux Etats-Unis :

https://www.youtube.com/watch?v=CP5aDHye3aE

En général, les femmes militaires victimes de harcèlements sexistes, d’abus, d’agressions et de violences sexuelles s’excluent automatiquement du cadre afin de se protéger.

L’exclusion du monde, du cadre dans lequel ces personnes ont été abusées semblent inévitable.

*  L. Daligrand rend compte de témoignages telles que :

– « Quand je m’exclus, je suis ailleurs, je ne suis pas sur terre, il n’y a rien, je suis nulle part. »

– « J’ai la sensation d’une vie morte. »

– « Je ne peux pas me défaire de la culpabilité, j’ai honte de m’être laissée faire, d’être restée passive. »

– « Quand je suis avec les autres, je ne participe pas. »

– « Mon esprit ne s’accroche pas aux choses de la vie. »

– « Je n’arrête pas de penser : mon cerveau a peut-être besoin de repos. »

– « J’ai peur de tout. »

Les réactions des femmes au viol.

Les conséquences du viol.

A court terme.

** Selon Margaret W. Matlin p. 475, « La plus grande majorité des femmes victimes de viol racontent quels ont été leur terreur, leur dégoût, leur confusion, leur accablement et leur angoisse pendant la durée du viol (Lloyd & Emery, 2000). De nombreuses femmes disent également avoir leur vie en danger (Raitt & Zeedyk, 2000) ; Ullman, 2000).

Pendant le viol, certaines femmes racontent s’être senties détachées de leur propre corps (Pierce-Baker, 1998 ; Raine, 1998).

(…)

Les femmes racontent être passées par toutes sortes de sentiments dans les semaines qui suivent le viol.

Leur peur, leur colère et leur angoisse s’expriment à travers leurs larmes, leur nervosité et leur tension (Kahn & Andreoli, 2000 ; Lloyd & Emery, 2000).

-D’autres réussissent à se contrôler ; elles cachent leurs émotions sous un calme apparent, réprimant tristement leurs sentiments.

-La plupart des victimes de viol se sentent désespérées et dégradées. Souvent, elles éprouvent de la culpabilité et rejettent le blâme sur elles-mêmes (Funderburk, 2001 ; Kahn & Andréoli Mathie, 2000 ; Lloyd & Emery, 2000).

(…)

Immédiatement après le viol, la femme peut éprouver des symptômes physiques s’ajouter aux traumatismes psychologiques. Elle peut se sentir endolorie et meurtrie. Elle peut également éprouver certains symptômes gynécologiques, comme un saignement vaginal et une douleur généralisée. De façon plus réaliste, une femme qui a été violée doit s’inquiéter :

-son agresseur lui a-t-il transmis le virus du SIDA ou toute autre maladie sexuellement transmissible ?

-ce à quoi vient s’ajouter la crainte d’une grossesse éventuelle (Golding, 1996 ; W.S. Rogers & Rogers, 2001).

Cependant, beaucoup de femmes sont trop bouleversées ou trop honteuses pour demander une assistance médicale.

Souvent, les femmes victimes d’un viol ne portent pas plainte car elles disent : « il n’en sortirait rien de bon ». Elles croient que le système pénal ne traitera pas le dossier correctement, que les autorités ne les croiront pas et que l’examen de vérification pourrait les mettre mal à l’aise.

A long terme.

Les conséquences du viol.

Les conséquences d’un viol ne disparaissent pas du jour au lendemain. Les séquelles, tant physiques que psychologiques peuvent durer des années. Les effets physiques les plus courants sont des douleurs pelviennes, des règles abondantes, des infections vaginales, des problèmes gastro-intestinaux et des maux de tête (Golding, 1999 ; Golding et al., 2000). On peut également relever communément des pertes de poids excessives, des troubles de l’alimentation, l’abus de substances psyho-actives et des dysfonctions sexuelles (Funderburk, 2001 ; Laws et Golding, 1996).

De nombreuses victimes de viol connaissent un trouble psychologique appelé état de stress post-traumatique, qui se caractérise par des symptômes comme une peur intense, une vive anxiété ainsi que l’engourdissement émotionnel qui suit un incident traumatisant (American Psychiatric Association, 2000 ; Foa, 1998 ; Funderburk, 2001). Une femme qui souffre de stress post-traumatique à la suite d’un viol peut mentionner qu’elle revit la scène du viol, soit dans des cauchemars la nuit, soit par des pensées qui font irruption à tout moment dans ses occupations quotidiennes. »

Il existe certainement des conséquences plus particulières. Chaque victime… subit à sa manière les conséquences de ce crime. Chaque cas est unique et demande à être pris en compte de façon très sérieuse.

Je reste disponible si vous avez besoin d’en parler et de trouver des solutions. Réservez votre séance.

Vous trouverez également d’autres articles sur mon site web: https://joelineandriana-auteur.com. 

@copyright : J’autorise la citation de mes textes sous réserve que la source soit citée et mise en lien.

 

 

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