Article 41.1.
Pourquoi ce sujet sur le viol ?
Parce qu’il est essentiel de préciser et de développer ce sujet sensible, plus que sensible à notre époque.
Avec la médiatisation de l’affaire Pélicot, il me semble important d’éclairer les esprits sur ce qu’est le viol et ses conséquences sur les victimes. Il est essentiel pour moi d’aborder le mot victime, parce que même si certaines femmes ne veulent pas être vues comme des victimes, elles ont tout de même dû subir les volontés de l’autre.
A l’écoute des femmes adultes qui ont subi ces viols, je m’aperçois qu’il existe plusieurs types de témoignages :
-De femmes qui ne veulent pas s’avouer avoir été violée, pour ne pas être considérées comme des victimes ou tout simplement pour ne pas dévoiler volontairement aux membres de leurs familles cette infamie provoquée par le compagnon ou le mari.
-Des femmes qui savent qu’elles ont été violées par leur conjoint à plusieurs reprises et qui ne veulent pas non plus en parler ouvertement avec lui.
-Des femmes qui taisent le mot même de viol pour se protéger de toute forme d’accusation (cf. les femmes Pakistanaises victimes de viol peuvent être accusées d’adultère.)
-Des femmes qui se taisent à cause d’une menace extérieure de représailles.
-Des femmes qui se taisent sous l’influence du « violeur ».
-Des femmes qui se taisent pour ne pas être considérées comme des filles faciles, se sentant responsables de ce qu’elles ont subi.
-Des femmes qui minimisent cet acte tout en ressentant les conséquences traumatisantes de cette agression.
-Des femmes qui savent qu’elles ont été violées mais qui ne veulent pas porter plainte, à cause de la longueur des procédures.
-Des femmes qui n’ont aucune mémoire du viol, parce que droguées.
-Des femmes qui ne savent pas qu’elles ont subi un viol.
Ces femmes ressentent toutes les émotions les plus négatives qui soient allant de l’abasourdissement, à la honte, à l’abattement, à la dépression, à la peur, à l’angoisse, à la colère… Elles peuvent aussi bloquer et verrouiller leurs émotions pendant une longue période jusqu’à ce qu’un autre événement ne vienne réveiller ce traumatisme enfoui. Enfin, elles peuvent être soumises à un trouble psychologique appelé état de stress post-traumatique.
Je suis disponible si vous souhaitez en parler. Réservez votre séance.
Un autre article rédigé sur ce site fait l’objet des conséquences du viol. Les conséquences du viol : Vers une prise de conscience du crime.
Comme j’ai pu l’entendre dans les médias, et dans la bouche de l’avocat de Madame Gisèle Pélicot, « Il est temps que la honte change de camp » ou « Que justice soit faite ».
Vous trouverez ci-dessous une définition assez complète du viol.
Définition du viol.
Dans l’ouvrage écrit par Margaret W. Matlin intitulé Psychologie des femmes, « le viol peut être défini comme une pénétration sexuelle non désirée par la victime, obtenue par la force ou la menace physique ou bien encore lorsque la victime est dans l’incapacité de donner son consentement (Bachar & Koss, 2001 ; S.M. Shaw & Lee, 2001).
Le terme le plus large d’agression sexuelle inclut les attouchements sexuels et autres formes de contacts sexuels non désirés, pouvant s’accompagner de pression psychologique et de contrainte ou bien encore de menaces physiques (L.L. Alexander et al., 2001).
Un homme peut dire par exemple « Si tu m’aimais vraiment, tu me laisserais faire », ou bien menacer de mettre fin à la relation si la femme ne se soumet pas.
La définition légale du viol peut être utilisée dans une poursuite judiciaire. Cependant, le caractère inclusif du terme agression sexuelle nous aide à mieux comprendre les différentes façons dont les hommes exercent un pouvoir sur la vie des femmes.
Certains viols sont commis par des étrangers, mais dans cette section nous verrons que le violeur est le plus souvent une connaissance. En d’autres mots, les femmes qui vivent dans la crainte du viol doivent se montrer plus méfiantes envers quelqu’un qu’elles connaissent plutôt qu’envers un étranger.
Le violeur peut même être le mari. D’après certaines estimations, entre 10% et 15% des femmes ont été violées par leur mari ou leur ex-mari (L.A. Morris, 1997). Malheureusement, seulement 17 pays dans le monde reconnaissent le viol conjugal comme un crime (Women in Action, 2001).
Ce qui est tragique c’est que le viol existe dans toutes les cultures et qu’on le retrouve dans presque toutes les civilisations à travers l’Histoire ; il n’est pas seulement le fait de l’Amérique du Nord contemporaine (Bachar & Koss, 2001 ; Zillman, 1998). Récemment, les envahisseurs militaires violaient systématiquement les femmes dans des comme le Bangladesh, Chypre, le Pérou, la Somalie et l’Ouganda (Agathangelou, 2000 ; Neft & Levine, 1997).
Dans ce qui demeure l’un des épisodes les plus tragiques de l’Histoire contemporaine, dans l’ancienne Yougoslavie, les forces serbes violèrent des milliers de Musulmanes dans le but de chasser les Musulmans de leur terre natale (Nikolic-Ristanovic, 2000 ; Sharratt & Kaschak, 1999).
Le viol devint alors autant une arme de guerre qu’une attaque sexuelle sur les femmes (Agathangelou, 2000). Masson (1999) souligne qu’il y a eu depuis longtemps une résistance à la condamnation du viol, même en temps de guerre, à cause d’une conception qui protège « l’honneur familial » (des hommes) au lieu de la dignité des femmes. Elle souligne le travail des féministes pour faire reconnaître la sanction de viol pendant les guerres comme crime contre l’Humanité.
D’autres exemples de viols ont reçu moins de publicité. Prenons l’exemple de ces jeunes hommes d’une pension mixte au Kenya. Ces derniers avaient appelé à la grève en signe de protestation contre le proviseur de l’établissement. Comme les filles refusèrent d’y prendre part, les jeunes hommes les attaquèrent, violant 71 d’entre elles et en tuant 19 autres. L’adjointe du directeur de l’établissement – une femme – déclara : « Les garçons ne voulaient faire aucun mal aux filles. Ils voulaient seulement les violer » (Francisco, 1999, p.1).
(…)
Vous avez certainement entendu parler d’une drogue, le Rohypnol, appelé parfois « roofie » ou bien drogue du viol. Le Rohypnol peut être mélangé à l’alcool pour accroître l’effet d’ébriété.
Aujourd’hui, des reportages retiennent mon attention :
– Arte reportage Viols au Tigré l’arme silencieuse de Marianne Getti et Agnès Nabat
Mag. Société, 2024, France, Allemagne, 55min
HD+
En Éthiopie, dans la région du Tigré, deux femmes se battent pour faire entendre les souffrances de milliers d’autres femmes victimes de viols de guerre/ violences sexuelles dans les conflits. Céline Bardet, fondatrice de l’ONG we are not weapons of War explique la difficulté de recueillir des preuves.
Pendant deux longues années de guerre, loin de tous les regards, l’armée éthiopienne – et les Érythréens – ont livré une guerre sans merci au Front de Libération du peuple du Tigré (TPLF). En parallèle des combats militaires, ils ont utilisé une autre arme, d’une cruauté indicible, silencieuse et presque intraçable. Cette guerre-là s’est déroulée sur un terrain inavouable : le ventre des femmes.
https://www.bbc.com/afrique/region-64654706.amp
– Le viol comme arme de guerre. Lors du génocide rwandais qui fit 800 000 morts en trois mois, un demi-million de femmes auraient été victimes de violences sexuelles. Si la plupart d’entre elles n’ont pas survécu, d’autres ont donné naissance à des enfants, contraintes de composer avec un passé traumatisant.
https://www.arte.tv/fr/videos/041625-000-A/rwanda-les-enfants-du-genocide-2009/
– Jamais encore leur parole n’avait été entendue. Coréalisé par l’auteur et musicien franco-rwandais Gaël Faye et le réalisateur Michael Sztanke, ce film recueille pour la première fois avec pudeur le témoignage de Prisca, Marie-Jeanne et Concessa. Il s’intéresse à ce que ces femmes ont subi durant le génocide et à leur vie d’après.
L’horreur, au-delà de l’imaginable. Tutsi, elles racontent, face caméra, leur quotidien durant le génocide et dans les camps de réfugiés de Murambi et Nyarushishi. « Ils nous appelaient : ‘Tutsi ! Tutsi !’ Ils te sortaient de la tente et faisaient de toi ce qu’ils voulaient. » « Ils », ce sont, selon elles, des soldats français de l’opération Turquoise, ceux-là mêmes qui, sous mandat de l’ONU, devaient les protéger, mais auraient réalisé « tous leurs fantasmes » à la nuit tombée. Toutes décrivent un même rituel : l’enlèvement dans leur tente, les viols en réunion, les photos prises par les militaires, encore et encore.
« On pensait naïvement que le Blanc était un sauveur, qu’il apporterait la paix », soupire l’une de ces femmes. Alors que l’armée française réfute toute accusation de viol, les trois femmes ont déposé plainte devant la justice française en 2004 et 2012. L’instruction est aujourd’hui au point mort.
Reportage de Michael Sztanke et Gaël Faye (France, 2022) Disponible jusqu’au 18/03/2025
https://www.youtube.com/watch?v=VCfjB7hiO-4
– Interpeller l’opinion publique sur les viols, véritable crimes de guerre, commis en Ukraine par l’armée russe: c’est la mission que s’est donnée l’ONG Sema Ukraine, rencontrée lors d’une conférence à Paris le 13 juin. Fondée en 2019, cette ONG basé à Kiev est notamment soutenue par la fondation du médecin congolais Denis Mugwege. Une cinquantaine de femmes entendent convaincre les victimes à travers le pays de témoigner.
https://www.arte.tv/fr/videos/121001-000-A/lutter-contre-le-viol-arme-de-guerre-en-ukraine/
Les mythes à propos du viol.
Selon le livre intitulé Psychologie des femmes, voici mes 5 mythes à déconstruire :
1.Les violeurs sont étrangers, c’est-à-dire des personnes inconnues de la victime.
Les viols sont souvent l’œuvre d’une connaissance ou d’un parent.
2.Seuls des hommes déviants peuvent penser à violer une femme.
Beaucoup de personnes croient que seul un homme qui a de sérieux problèmes psychologiques peut penser à violer quelqu’un (B.E. Johnson et al., 1997 ; Rozee, 2000), ce qui est faux.
Par exemple, Osland et ses collègues (1996) ont distribué un questionnaire à des étudiants de premier cycle, seulement à des hommes, dans une petite université du Midwest affiliée à une église protestante. On pourrait s’attendre à ce que des garçons fréquentant une telle université soient particulièrement choqués par toute forme de violence sexuelle. Pourtant, 34% d’entre eux rapportaient qu’il n’était pas invraisemblable qu’ils participent à un viol ou à un acte sexuel non consenti – ce qui est un pourcentage similaire à celui obtenu auprès d’étudiants d’autres universités (Rozee, 2000). Il ne faut cependant pas en tirer la conclusion que chaque étudiant est un violeur potentiel.
3.Ce sont les femmes qui cherchent à être violées ; elles pourraient très bien l’éviter si elles le voulaient.
Le viol est certainement le crime pour lequel on rejette le plus facilement le blâme sur la victime (J.W. White & Sorensen, 1992). De plus, de nombreuses publicités font du viol un portrait enchanteur. Par exemple, dans plusieurs magazines pour adolescentes, une publicité pour un parfum montrait une très jeune femme avec le message suivant : « A appliquer généreusement dans votre cou pour qu’il puisse en sentir l’odeur quand vous faites « non » de la tête (Kilbourne, 1999, p. 213). Sans qu’on en sache très bien la raison, les femmes de couleur sont celles qui sont le plus susceptibles d’être blâmées en cas de viol (A.I. Castaneda, 1998 ; M. Fine & Carney, 2001 ; A. Smith, 2001).
4.Les femmes mentent de manière habituelle à propos du viol.
Dans quelques rares cas, les accusations de viol portés contre un homme s’avèrent être fausses. Cependant, le pourcentage de faux témoignages est très faible.
5.La pornographie procure une « soupape de sécurité » ou catharsis pour les hommes.
Selon le mythe de catharsis, les viols diminueraient si la pornographie était plus accessible.
Cependant, les chercheurs n’ont pas réussi à trouver des preuves à l’appui de cette croyance (R.J. Harris, 1994 ; B.A. Scott, 2000). Au contraire, la pornographie qui met l’accent sur la violence peut finalement se montrer néfaste. »
En conclusion, si vous pensez, après avoir lu ces quelques lignes, avoir été victime de viol, je peux vous aider et vous accompagner dans votre processus de prise de conscience et de reconstruction. Que vous soyez une femme ou un homme, je reste disponible via ce lien : Réservez votre séance.
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