La comparaison sociale : un automatisme humain complexe.

Temps de lecture : 8 minutes

Pourquoi ce sujet sur la comparaison sociale ?

A l’ère où les réseaux sociaux et les médias polluent nos esprits de comparaison en tout genre, je constate au sein de mon cabinet qu’ils font des dégâts importants. Notamment chez les femmes, épouses, mamans, co-propriétaires, professionnelles qui me disent souvent : « Je ne devrais pas être fatiguée ou triste, comment font les autres femmes ? Elles réussissent bien à allier vie personnelle et vie professionnelle ? Pourquoi pas moi ? » ou des femmes de plus de cinquante ans, quittées parce que l’époux a trouvé une femme beaucoup plus jeune qu’elles, qui se dévalorisent en disant : « C’est une ordure, je ne peux pas rivaliser avec elle ! Je ne suis plus assez belle, désirable pour lui… Je suis perdue…»

J’entends également des hommes entrer en compétition avec leurs collègues en mettant en avant leurs qualités athlétiques… ou leurs conditions maritales… et de papa… abordant le plus souvent les thématiques familiales et de performance sur les réseaux sociaux… tout particulièrement lorsque le domaine professionnel ne les valorise pas. J’ai vu des chefs d’entreprise clamer leurs réussites professionnelles et maritales comme une revanche sur la vie…

J’ai enfin noté que les hommes qui se comparent à eux-mêmes, sont plus enclins à surmonter cette dévalorisation en enclenchant un processus d’auto-compétition, se rapprochant de cette thématique de « meilleure version de soi ».

Ils sont tout autant touché au vif quand leurs femmes les quittent, ou trouvent à être infidèles. La comparaison sociale se déclenche automatiquement.

Vous découvrirez ci-dessous les processus en jeu dans cette théorie de la comparaison sociale.

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Qu’est-ce que la comparaison sociale ?

La comparaison sociale: un automatisme humain complexe.

La comparaison sociale est un phénomène psychologique universel qui consiste à évaluer ses propres opinions, aptitudes et performances en les comparant à celles des autres. Ce processus est profondément ancré en nous et influence nos pensées, nos émotions et nos comportements au quotidien.

Selon le Dictionnaire de Psychologie sous la direction de Roland Doron et Françoise Parot, la comparaison sociale est une théorie. « Par comparaison sociale, on désigne la tendance de l’individu à évaluer la validité de ses opinions et aptitudes en les comparant à celles d’autrui.

La théorie, élaborée par L. Festinger en 1954, postule que cette tendance :

  1. Se manifeste en l’absence de critères de références objectifs ;
  2. Conduit l’individu à éviter de s’exposer à ce qui va à l’encontre de ce qu’il pense ou à réduire la dissemblance.

Cette théorie, étendue par S. Schachter au domaine des émotions, permet de rendre compte de phénomènes tels que la pression à l’uniformité, la formation des groupes, l’affiliation, la communication à l’intérieur des groupes ou l’attraction interpersonnelle. »

« Pour évaluer le Soi, des processus de comparaison se mettent en place, processus qui conduisent l’individu à appartenir à des groupes. » d’après le livre intitulé La psychologie sociale- Tome 2- Approches du sujet social et des relations interpersonnelles. 

 

Pourquoi comparons-nous les autres ?

La comparaison sociale: un automatisme humain complexe.

Plusieurs raisons expliquent pourquoi nous avons ce besoin inné de nous comparer :

  • Estime de soi : La comparaison sociale nous permet de nous situer par rapport aux autres et d’affirmer notre identité.
  • Motivation : En nous comparant à des modèles, nous pouvons être motivés à nous améliorer.
  • Réassurance : La comparaison descendante (se comparer à des personnes que l’on juge inférieures) peut renforcer notre estime de soi.

D’après le livre intitulé La psychologie sociale- Tome 2- Approches du sujet social et des relations interpersonnelles marque trois hypothèses principales :

  1. « Il existe chez tout homme une tendance à évaluer ses opinions et ses aptitudes personnelles. »
  2. « En l’absence de moyens objectifs non sociaux, on évalue ses opinions et ses aptitudes en les comparant avec les opinions et les aptitudes des autres. »

Cette hypothèse conduit à un constat d’évaluation instable en cas d’absence de terme de comparaison. De plus, si le sujet peut procéder à son évaluation par d’autres moyens objectifs, alors il n’utilise pas autrui.

  1. « La tendance à se comparer à un autre décroît à mesure qu’augmente la différence entre soi-même et cet autre, tant pour les opinions que pour les aptitudes. »

On choisit donc les termes de comparaison proches au niveau des opinions et des aptitudes. Mais si le seul terme de comparaison possible est éloigné, l’évaluation manquera de précision.

Ces trois hypothèses principales conduisent à penser qu’une évaluation stable peut être faite quand on a la possibilité de se comparer à un autrui proche. Si autrui est trop éloigné du point de vue de ses opinions ou de ses aptitudes, l’individu essaye de se rapprocher ou de faire se rapprocher autrui.

Nous choisissons donc de façon préférentielle de nous comparer avec des personnes qui nous ressemblent. Par exemple, s’il s’agit d’avoir des informations sur sa réussite scolaire, un élève se comparera avec des élèves d’un niveau à peu près équivalent, à savoir les personnes qui se trouvent dans sa classe ou celles qui sont dans une classe de niveau identique. »

Concept de soi et comparaison sociale.

« Une nouvelle perspective s’est développée et fait se rejoindre les recherches sur la comparaison sociale et celles sur le Soi. Par exemple, on trouve les expérimentations de Masters, Carlston et Raye (1985) qui examinent à l’aide des réactions émotionnelles des sujets les effets de comparaisons fondées sur l’égalité, l’infériorité ou la supériorité.

On peut aussi citer les travaux de Wheeler et Miyake (1992) où sont étudiées les relations entre comparaison sociale et estime de soi à partir de nouvelles techniques d’analyse. Dans ces expériences, les sujets doivent noter les comparaisons sociales qu’ils font dans la vie quotidienne. Les résultats soulignent les stratégies de recherche d’augmentation d’estime de soi à l’œuvre dans les comparaisons sociales. On constate également que la comparaison sociale peut être le résultat d’un comportement automatique des sujets. »

Les différents types de comparaison sociale.

La comparaison sociale: un automatisme humain complexe.

  • Comparaison ascendante : Nous nous comparons à des personnes que nous percevons comme supérieures à nous. Cette comparaison peut être source de motivation, mais aussi de frustration et d’insatisfaction.

Et « *lorsque nous voulons progresser nous préférons faire de la comparaison ascendante, c’est-à-dire nous comparer à des personnes légèrement supérieures à nous dans le domaine en question. Par exemple, si vous faites du sport, vous vous comparerez davantage aux joueurs de la catégorie légèrement supérieure à la vôtre plutôt qu’au numéro un mondial. »

  • Comparaison descendante : Nous nous comparons à des personnes que nous percevons comme inférieures à nous. Cette comparaison peut renforcer notre estime de soi, mais aussi nous conduire à une attitude condescendante.

«* Notre motivation à maintenir une image positive de soi ne nous rend pas toujours très objectifs, lorsque nous nous comparons à autrui. En effet, quand notre estime de soi est menacée, nous avons alors tendance à nous comparer à des personnes qui sont moins bien loties que nous. (…) Ainsi, lorsque la comparaison ne nous valorise pas, la comparaison descendante nous permet de maintenir la bonne estime que nous avons de nous-même (Wood et Taylor, 1991).

Une autre façon de ne pas égratigner notre image consiste à chercher des moyens d’échapper à la comparaison sociale. »

  • Comparaison latérale : Nous nous comparons à des personnes que nous percevons comme similaires à nous. Ce type de comparaison est souvent utilisé pour évaluer nos propres compétences et opinions.

D’après l’ouvrage de Serge Ciccotti, intitulé *150 petites expériences de psychologie pour mieux comprendre nos semblables, il existe un chapitre titré : Pourquoi préfère-t-on se comparer au clochard du coin plutôt qu’au président de la République ? La comparaison sociale, qui dit : « plusieurs sources d’information nous permettent de nous faire une idée précise sur ce que nous sommes. Afin d’obtenir des informations sur soi, nous pouvons par exemple :

-écouter ce que les autres disent à propos de nous. Si vos patrons successifs vous reprochent ne pas être assez organisé dans notre travail, vous prenez alors conscience d’être désordonné ? Cela pourrait vous amener à prendre la décision de changer. Notons qu’en général, nous acceptons davantage l’évaluation que nous renvoient les autres, lorsque cette vision est positive ou qu’elle correspond à celle que nous nous portons. En revanche, si la vision que les autres ont de nous est négative ou ne correspond pas à ce que nous croyons être, alors nous rejetons l’avaluation. De plus, nous opposerons à cet outrage verbal un arsenal comportemental de façon à augmenter nos chances de convaincre la personne qui nous juge.

-Observer nos comportements et en déduire une conclusion : « si je travaille dans une centrale atomique, c’est que finalement, je ne suis peut-être pas aussi écolo que je ne me l’imaginais » (bel, 1972). En effet, il semble que, bien souvent, nous nous attribuons une attitude « après coup », par la seule observation de notre comportement ;

-nous comparer aux autres : si vous êtes une femme, vous vous comparez à d’autres femmes sur un plan physique afin de mesurer votre capacité d’attraction sur les hommes : « Finalement, je ne suis pas si moche que cela ! »

Les conséquences de la comparaison sociale.

La comparaison sociale peut avoir des conséquences positives et négatives :

  • Positives :
    • Motivation : La comparaison peut nous pousser à nous dépasser et à atteindre nos objectifs.
    • Apprentissage : En observant les autres, nous pouvons acquérir de nouvelles connaissances et compétences.
    • Cohésion sociale : La comparaison sociale peut renforcer le sentiment d’appartenance à un groupe.
  • Négatives :
    • Baisse de l’estime de soi : La comparaison ascendante peut générer des sentiments d’infériorité et de frustration.
    • Envie et jalousie : La comparaison peut susciter des émotions négatives envers les autres.
    • Consumérisme : La comparaison sociale peut nous inciter à acheter des produits pour correspondre à un idéal de beauté ou de réussite.

Vous trouverez plus de données liées aux effets néfastes de la comparaison sociale à travers les réseaux sociaux ce lien :

https://numeriqueethique.fr/ressources/articles/le-phenomene-de-desespoir-par-comparaison-lautre-mal-des-reseaux-sociaux

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La comparaison sociale et les célébrités.

La comparaison sociale: un automatisme humain complexe.

Pourquoi les célébrités sont-elles particulièrement vulnérables ?

  • La pression de la perfection: Les célébrités sont souvent jugées sur leur apparence physique, leur succès professionnel et leur vie privée. Cette pression constante à être parfaite peut générer un sentiment d’insécurité et de comparaison avec les autres.
  • La comparaison avec les pairs: Les célébrités évoluent dans un milieu où la compétition est féroce. Elles se comparent souvent à leurs collègues, ce qui peut renforcer les sentiments de comparaison sociale.
  • Les réseaux sociaux: Les réseaux sociaux amplifient le phénomène de comparaison sociale en offrant une plateforme où les célébrités peuvent être comparées les unes aux autres de manière constante.

Bien que nous ne puissions pas citer des noms spécifiques, nous pouvons observer des tendances générales :

  • Les troubles alimentaires : De nombreuses célébrités ont souffert de troubles alimentaires, ce qui peut être lié à une comparaison excessive avec les normes de beauté imposées par les médias.
  • L’anxiété et la dépression : Les célébrités sont plus susceptibles de souffrir de troubles anxieux et dépressifs, ce qui peut être en partie lié à la pression de la comparaison sociale.
  • Les comportements autodestructeurs : Certains comportements autodestructeurs, tels que l’abus de substances, peuvent être une façon de faire face à la pression de la comparaison sociale.

Il est important de rappeler que la comparaison sociale est un phénomène complexe qui peut affecter tout le monde, et pas seulement les célébrités. Si vous vous sentez concerné par ce problème, n’hésitez pas à en parler à réserver votre séance. 

Je parle d’auto-sabotage via cette interview liée aux bonnes résolutions :

https://podcasts.gentside.com/prisma-media-mourir-moins-con/202412301521-bande-annonce-pourquoi-sommes-nous-incapables-de-tenir-nos-b

Les articles suivants sont consacrés aux bonnes résolutions à l’occasion de cette nouvelle année 2025:

Les bonnes résolutions 1 : définition, histoire et types.

Les bonnes résolutions 2 : Une injonction ?

Les bonnes résolutions 3 : Pourquoi n’arrive-t-on pas à les tenir ?

Les bonnes résolutions 4 : Conséquences et pré-requis ?

Comment gérer la comparaison sociale ?

  • Prendre conscience du phénomène : Le premier pas pour gérer la comparaison sociale est de prendre conscience de ce mécanisme psychologique.
  • Cultiver l’estime de soi : Accordez-vous de l’importance et célébrez vos réussites.
  • Focaliser sur vos propres progrès : Plutôt que de vous comparer aux autres, concentrez-vous sur votre propre évolution.
  • Limiter l’exposition aux réseaux sociaux : Les réseaux sociaux peuvent amplifier les sentiments de comparaison.
  • Entourez- vous de personnes positives : Choisissez de vous entourer de personnes bienveillantes qui vous encouragent.

En conclusion, la comparaison sociale est un phénomène complexe qui nous accompagne tout au long de notre vie. En comprenant les mécanismes sous-jacents et en adoptant une attitude plus positive envers nous-mêmes, nous pouvons mieux gérer ses effets et vivre une vie plus épanouie.

Il vous est également possible d’être accompagné via ce lien Réservez votre séance, afin de vous valoriser et trouver à nourrir l’estime de soi.

Mots-clés : comparaison sociale, psychologie, estime de soi, motivation, réseaux sociaux, bien-être, développement personnel, Leon Festinger.

@copyright : J’autorise la citation de mes textes sous réserve que la source soit citée et mise en lien.

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