La peur est une émotion humaine fondamentale qui nous permet de survivre face aux dangers et aux menaces. Elle se caractérise par une réponse physiologique et émotionnelle intense qui nous prépare à fuir, à combattre ou à s’évanouir face à une situation perçue comme dangereuse.
Selon le dictionnaire de psychologie, sous la direction de Roland Doron et Françoise Parot, la peur est une « émotion déclenchée par une stimulation ayant valeur de danger pour l’organisme. Elle se manifeste chez l’animal et chez l’homme, par des réactions observables diverses selon les espèces et selon l’intensité de l’émotion : pilo-érection, abaissement des sourcils et des paupières, tremblement, etc., dont la fonction peut être recherchée dans un retrait par rapport au stimulus dangereux ou/et dans la réduction des stimulus signalant le sujet en danger à son prédateur.
Ces deux fonctions, en apparence contradictoires, se trouvent illustrées par les conduites opposées associées à la peur, tantôt de fuite, tantôt d’immobilité, cette dernière pouvant revêtir une valeur adaptative comparable à la première notamment chez les espèces animales faisant appel au mimétisme et au camouflage.
En l’absence de techniques aussi spécialisées d’échappement au danger, les mammifères et particulièrement l’homme présenteront les deux formes de réaction selon l’histoire individuelle et selon le contexte situationnel : on distingue donc la peur où l’organisme fait activement face à la menace de perte de contrôle et celle où il réagit passivement, se résignant en quelque sorte à la perte de contrôle.
Dans le premier cas, les corrélats physiologiques et neuroendocriniens mettraient en cause l’activation du système sympathique et médullo-surrénalien (augmentation de la production d’adrénaline et noradrénaline, niveau de coricostérone inchangé) ; dans le second, l’activation du système hypophyso-cortico-surrénalien (augmentation de l’ACTH et de la corticostérone ; niveau inchangé de catécholamines).
D’une façon plus générale, la peur s’accompagne d’une modification de la conductivité électrique cutanée, de la tension musculaire, du rythme cardiaque, du rythme respiratoire, de l’activité gastro-intestinale. Ces modifications peuvent prendre les deux directions, de l’augmentation ou de la diminution, selon l’intensité de l’émotion et, éventuellement, les caractéristiques individuelles.
La peur peut être déclenchée par des déclencheurs innés (par ex., silhouette du prédateur) ou par des stimulus nociceptifs quelconques, ou encore, à la faveur d’un apprentissage associatif, par des stimulus conditionnés.
Réaction émotionnelle éminemment adaptative par le rôle qu’elle joue dans la survie de l’organisme, la peur prend des formes pathologiques lorsque l’immobilité résignée prend le pas sur les conduites actives pourtant possibles (résignation acquise, learned helplessness), lorsque l’émotion se généralise exagérément à des stimulus anodins (phobie) ou lorsqu’elle s’installe dans le temps bien au-delà du moment où l’organisme est effectivement exposé au danger, soit par anticipation, soit par persistance de l’état émotionnel (anxiété, angoisse).
La peur de vaincre notamment est cette « attitude chez les sportifs qui présentent des comportements correspondant à une recherche de l’échec qu’ils prétendent tendre vers la victoire et sont objectivement en mesure de l’obtenir.
Cet état plus ou moins transitoire est la conséquence d’une relation affective trop intense avec un adversaire, de l’existence d’une barrière psychologique (un record « historique » à battre) ou encore de la crainte de sortir de l’anonymat. »
Les composantes de la peur.
La peur implique plusieurs composantes :
- La composante physiologique : Elle se manifeste par des symptômes physiques tels que l’accélération du rythme cardiaque, la transpiration, les tremblements, la contraction musculaire, la respiration sifflante, etc. Ces symptômes sont causés par la libération d’hormones telles que l’adrénaline et le cortisol, qui préparent le corps à la lutte ou à la fuite.
- La composante cognitive : Elle se caractérise par des pensées négatives et des anticipations anxiogènes. La personne imagine les conséquences néfastes de la situation dangereuse et anticipe le pire.
- La composante comportementale : Elle se traduit par des actions ou des réactions spécifiques face à la peur. La personne peut fuir la situation, tenter de la combattre ou se figer complètement.
Les différents types de peur.
Il existe différents types de peur, qui peuvent être classés en deux grandes catégories :
- Les peurs phobiques : Elles concernent des objets ou des situations spécifiques, tels que les araignées, les hauteurs, les espaces clos, etc. Les phobies peuvent être très invalidantes et limiter considérablement la vie de la personne.
Je vous propose de lire l’article intitulé : Phobies : Comprendre, Identifier et Surmonter Ses Peurs Irrationnelles.
- Les peurs anormales : Elles sont plus générales et ne sont pas liées à un objet ou à une situation spécifique. Elles peuvent inclure l’anxiété sociale, l’anxiété de performance, le trouble panique, etc.
Les causes de la peur.
La peur peut être causée par des facteurs génétiques, environnementaux ou psychologiques.
- Les facteurs génétiques : Certaines personnes sont plus prédisposées à la peur que d’autres en raison de leur constitution génétique.
- Les facteurs environnementaux : Des expériences traumatisantes ou des événements stressants peuvent déclencher ou aggraver des peurs.
- Les facteurs psychologiques : Certains troubles mentaux, tels que l’anxiété et la dépression, peuvent augmenter la sensibilité à la peur.
Les conséquences de la peur.
La peur peut avoir des conséquences positives et négatives.
- Conséquences positives : La peur peut nous motiver à prendre des mesures pour éviter les dangers et nous protéger. Elle peut également nous rendre plus vigilants et nous aider à mieux réagir face aux situations d’urgence.
- Conséquences négatives : La peur peut devenir excessive et invalidante, limitant notre vie et notre bien-être. Elle peut entraîner des troubles anxieux, des phobies, des crises de panique, etc.
La peur vs l’angoisse.
« Le terme de peur est utilisé par Freud dans certains écrits en opposition à celui d’ « angoisse » pour désigner la réaction devant un danger réel, et dont le statut métapsychologique reste incertain.
Freud discute, dans plusieurs textes, des rapports sémantiques entre trois termes : Angst (« angoisse »), Furcht(« crainte », « peur ») et Schreck (« effroi »). Il faut d’emblée remarquer que cette correspondance terme à terme, et notamment l’opposition classique angoisse/peur, soulève un problème de traduction : en effet, contrairement à l’usage du mot angoisse dans la langue française, il est possible, en allemand, de dire « ich habe Angst vor… », ce qui se traduit par « j’ai peur de… »
Chez Freud, la distinction entre angoisse et peur porte avant tout sur l’objet. (…)
En 1920, dans Au-delà du principe de plaisir, Freud souligne la différenciation entre peur et angoisse sous l’angle de leur rapport au danger : l’angoisse est un état caractérisé par l’attente et la préparation à un danger « fût-il inconnu », tandis que la peur implique un objet déterminé.
(…)
En fait, un autre concept apparaît, dès 1916, dans les écrits freudiens : celui de « Realangst » qu’on peut traduire par « angoisse réelle » ou « angoisse devant un danger réel », et qui est opposée à angoisse névrotique, ou encore angoisse de désir.
Dans l’Introduction à la psychanalyse, Freud souligne le caractère rationnel et compréhensible de l’angoisse réelle, déclenchée par la perception d’un danger extérieur, c’est-à-dire dans les conditions du surgissement de la peur.
Dès lors, la question fondamentale, sur laquelle il reviendra à plusieurs reprises, est bien celle des conditions d’émergence de l’angoisse, signal déclenché par un danger externe et interne.
Dans les travaux postfreudiens, la notion de peur est essentiellement utilisée pour caractériser certaines manifestations infantiles de l’angoisse.
Anna Freud, en particulier, a insisté sur la différenciation structurale des peurs archaïques ou primitives avec les phobies proprement dites.
Rappelons aussi que la « peur du visage de l’étranger » qui, comme l’a décrit René Spitz, apparaît chez l’enfant vers six-huit mois, pose la question de savoir si cette réaction est à interpréter comme une angoisse réelle répondant à un danger externe – le visage perçu comme inconnu- ou s’il s’agit d’une expression de déplaisir et de menace interne provoquée par l’absence de l’objet maternel.
Quand l’effroi, Schreck, relié dans plusieurs textes de Freud à la névrose traumatique, il correspond aux effets d’un danger auquel le sujet « n’est pas préparé par un état d’angoisse préalable » (1917).
Il y a angoisse, précise-t-il encore, « quelque chose qui protège contre l’effroi ».
Roger Dorey rappelle que Freud décrit dans L’interprétation des rêves (1900), en contrepartie de « l’expérience primaire de satisfaction », une « expérience d’effroi d’origine externe », qui laisse une trace mnésique douloureuse que l’appareil psychique primitif cherche à éviter. Cette fuite devant le souvenir de la douleur présente, écrit Freud, est le « modèle et le premier exemple du refoulement psychique ».
Ainsi, le prototype de l’effroi ne serait autre que l’éprouvé du manque de l’objet, expérience qui submerge l’appareil psychique primitif d’excitations qu’il est incapable de maîtriser. Pour Roger Dovey, cette « image mnésique douloureuse » de l’objet, en tant qu’il fait défaut, forme une représentation constitutive de l’Inconscient originaire. » (Dictionnaire international de la psychanalyse, sous la direction de Alain de Mijolla)
Comment gérer la peur.
Il existe différentes stratégies pour gérer la peur et ses conséquences :
- La thérapie par l’hypnose : l’hypnothérapie est une approche psychologique efficace pour traiter les troubles anxieux et les phobies. Elle vise à identifier et à modifier les pensées et les comportements négatifs qui contribuent à la peur.
- L’EMDR : cette technique est efficace pour manipuler cette peur et donc la maîtriser.
- L’exposition progressive : Cette technique consiste à s’exposer progressivement à l’objet ou à la situation redoutée, en commençant par des situations peu anxiogènes et en augmentant progressivement le niveau d’exposition.
- Les techniques de relaxation : La respiration profonde, la méditation, le yoga et la sophrologie peuvent aider à calmer le corps et l’esprit et à réduire l’anxiété.
- Les médicaments : Dans certains cas, des médicaments peuvent être prescrits pour aider à contrôler les symptômes de l’anxiété et de la peur.
Les témoignages des célébrités.
Scarlett Johansson : L’actrice de Black Widow a une peur des oiseaux. Cette phobie, appelée ornithophobie, peut sembler surprenante, mais elle est bel et bien réelle.
Jennifer Aniston : Contrairement à son image de star rayonnante, Jennifer Aniston avoue avoir une peur de l’eau. Cette phobie, appelée aquaphobie, peut limiter considérablement les activités nautiques.
https://www.public.fr/kendall-jenner-revele-sa-pire-phobie-et-c-est-hilarant
Kendall Jenner : La top-modèle est atteinte de trypophobie, une peur des trous. Cette phobie peut être déclenchée par la vue de nids d’abeilles, de certaines textures ou même de certains motifs.
Serena Williams : La légende du tennis a admis avoir souffert de crises de panique sur le court.
Usain Bolt : Même le plus rapide du monde a avoué ressentir une certaine pression avant les courses.
En conclusion, la peur est une émotion humaine normale et essentielle à notre survie. Cependant, lorsqu’elle devient excessive ou invalidante, il est important de demander de l’aide à un professionnel de la santé mentale. (Réservez votre séance).
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